Dans son dernier rapport l'assureur de crédit Coface met l'accent sur l'avenir post-Covid des énergies renouvelables dans le monde. Malgré un ralentissement du développement des ER en raison de la crise sanitaire, la Coface s'attend à ce que ce segment d'activité soit plus résistant que les combustibles fossiles. L'élection de Joe Biden à la tête des Etats unis, l'un des pays les plus consommateurs d'énergie et l'un des plus gros pollueurs, va donner un nouveau tournant aux questions climatiques et au développement des énergies renouvelables. Il avait même promis pendant sa campagne électorale qu'il mènerait les Etats-Unis vers une économie à 100 % propre et à zéro émission nette d'ici 2050. Il s'agit d'une tendance mondiale où grandes entreprises du secteur de l'énergie et les gouvernements sont engagés dans une réorientation vers les énergies renouvelables, au détriment des combustibles fossiles. En 19 ans, les énergies renouvelables sont passées de 21,8 % de la capacité électrique totale installée au niveau mondial en 2000 à 34,7 % en 2019, selon l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA). Dans son dernier Baromètre trimestriel et à l'occasion de la publication du guide des risques pays et sectoriels, l'assureur de crédit COFACE précise que dans ce contexte, l'intégration des énergies renouvelables dans le réseau n'est plus facultative pour les gouvernements du monde entier, tant dans les économies avancées que dans les économies émergentes – même s'ils sont confrontés à de forts vents contraires dans certaines régions. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la demande de pétrole en 2021 sera inférieure de 3 milliards de barils par jour en moyenne à celle de 2019. En ce qui concerne l'offre, les pays de l'OPEP+ ont convenu en décembre 2020 d'une réduction limitée de la production de pétrole à partir de janvier 2021, et les réductions de la production de pétrole passeront de 7,7 millions à 7,2 millions de barils par jour à partir de janvier. Lire également : RISQUE-PAYS : LE MAROC PASSE À UN RISQUE ASSEZ ELEVE (COFACE) Après une récession due à la pandémie, le monde reprend progressivement son activité ce qui se traduit par la reprise de la consommation du pétrole. Malheureusement, là où la reprise fait toujours défaut c'est dans le secteur de l'aviation l'un des plus gros consommateurs de pétrole. Quant au gaz naturel liquéfié (GNL), il est dans une situation légèrement meilleure que les hydrocarbures bien que lui aussi soit également touché par les répercussions de la pandémie rappelle COFACE. Concernant le développement des énergies renouvelables bien que leur développement soit ralenti par la crise sanitaire, la Coface s'attend à ce que ce segment d'activité soit plus résistant que les combustibles fossiles. « Tout d'abord, le développement des énergies renouvelables figure en haut des agendas stratégiques des gouvernements. De plus, elles font partie des secteurs ciblés qui bénéficieront d'un soutien public dans le cadre des plans de relance. Deuxièmement, les innovations technologiques en matière de production d'électricité continueront probablement à favoriser l'expansion des énergies renouvelables », précise dans son rapport l'assureur. Il rappelle qu'en raison de la nécessité pour les entreprises de réduire leur impact sur l'environnement, dans le cadre de leurs objectifs de responsabilité sociale des entreprises (RSE) et dans le contexte de réglementations plus strictes, les entreprises de certains secteurs n'auront d'autre choix que d'intensifier leur utilisation des énergies renouvelables. C'est le cas de celles qui polluent intrinsèquement davantage en raison de la nature de leurs activités, comme la chimie et la métallurgie. D'autres, telles que les entreprises des secteurs du papier, du bois et des TIC (étant donné l'activité intense des centres de données, qui nécessitent une forte consommation d'électricité) contribueront également à soutenir la demande d'énergies renouvelables à l'avenir. Par conséquent, les entreprises de ces secteurs tentent de répondre à l'énorme pression de la réduction de l'impact environnemental de leurs activités en installant des panneaux solaires sur leur toit, par exemple. Elles s'engagent également dans des projets pilotes avec un stockage d'électricité associé à des systèmes de batteries. L'approvisionnement des entreprises en électricité produite à partir de sources d'énergie renouvelables est en effet en augmentation, notamment en Europe, en Asie et en Amérique du Nord, mais aussi dans les pays émergents, et cette tendance devrait se poursuivre à l'avenir.