Deux conventions de partenariat en matière de promotion des droits des personnes en situation de handicap ont été signées entre un parterre de départements ministériels et ce, lors d'une cérémonie présidée, ce jeudi 4 décembre, par le Chef du gouvernement, Saâd Dine El Otmani, en présence des membres du gouvernement. Il s'agit d'une convention-cadre portant sur la promotion de l'éducation inclusive des personnes en situation de handicap, signée entre le ministère de la Solidarité, du développement social, de l'égalité et de la famille, le ministère de l'Education nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et le ministère de la Santé. Cet accord vise à renforcer le cadre juridique et institutionnel, élargir l'offre scolaire de l'éducation inclusive des personnes en situation de handicap, développer le modèle pédagogique de l'éducation inclusive et encadrer les services pédagogiques de réhabilitation, de formation et d'ergothérapie offerts par les associations, outre la mise en place de programmes nationaux pour la formation et la contribuer à la sensibilisation et à la mobilisation des différents intervenants et partenaires concernés. La seconde convention de partenariat, visant à accompagner et à faciliter l'intégration professionnelle, ainsi qu'à encourager les initiatives de l'auto-emploi au profit des personnes en situation de handicap, a été signée quant à elle entre le ministère de la Solidarité, du développement social, de l'égalité et de la famille, le ministère du Travail et de l'insertion professionnelle, l'Entraide nationale, l'Agence de développement social, l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences et l'Office du développement de la coopération. Elle s'assigne pour buts d'améliorer les capacités des personnes en situation de handicap, d'assurer leur insertion professionnelle et de les accompagner pour créer des petites entreprises et des activités génératrices de revenus, de soutenir les capacités des ressources humaines œuvrant dans le domaine, de mobiliser des ressources supplémentaires pour appuyer l'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap, outre l'ouverture sur différents programmes et initiatives publiques qui accompagnent les porteurs de projets générateurs de revenus. A cette occasion, la ministre de la Solidarité, du développement social, de l'égalité et de la famille, Jamila El Moussali a souligné que l'attention portée au système d'éducation et de formation est importante pour atteindre les objectifs du développement durable et garantir le droit à l'éducation pour tous, en particulier pour les catégories vulnérables au sein de la société, notant que la loi-cadre N°51.17 relative au système de l'éducation, de l'enseignement, de la formation et de la recherche scientifique constitue un cadre juridique qui vise à atteindre l'équité et l'égalité des chances, à travers la généralisation de l'éducation inclusive pour tous les enfants sans discrimination. El Moussali a évoqué la nécessité de lier l'éducation inclusive au mécanisme de soutien social, en particulier le soutien scolaire qui s'inscrit dans le cadre du Fonds d'appui à la cohésion sociale, faisant savoir que ce fonds a permis la scolarisation de plus de 13.200 enfants, dont la plupart est en situation de handicap et ce avec une enveloppe budgétaire de 512 millions de dirhams allouée entre 2015-2019. Le ministre de l'Education nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saaid Amzazi a, pour sa part, indiqué que l'objectif de l'accès généralisé à l'éducation ne peut être réalisé sans prêter attention aux catégories les moins favorisées en ce qui concerne l'équité et l'égalité des chances, notamment les enfants en situation de handicap, notant que le ministère avait déjà pris l'initiative depuis longtemps de créer des "classes pour l'inclusion scolaire" au sein des espaces des établissements d'enseignement scolaire, dans le but de réhabiliter les enfants en situation de handicap et de leur offrir une éducation de base qui leur permettrait par la suite d'accéder au cycle scolaire normal. En ce qui concerne le passage de l'expérience des "classes pour l'inclusion scolaire" à celle de "l'établissement inclusive", S. Amzazi a fait remarquer que son département à lancé, au cours de l'année écoulée, un processus progressif pour établir la nouvelle perspective basée sur l'éducation inclusive au sein des classes normales, dans les établissements d'enseignement scolaires ainsi que d'apprendre dans un même environnement scolaire qui leur offre les conditions de la réussite, en adaptant les méthodes et techniques de travail à leurs capacités et aux particularités de chaque type de handicap. Pour sa part, le ministre du Travail et de l'insertion professionnelle, Mohamed Amkraz a relevé que pour développer l'offre de service présentée aux personnes en situation de handicap, une nouvelle version de l'accord de partenariat réunissant le ministère du Travail et de l'insertion professionnelle, le ministère de la solidarité, du développement social, de l'égalité et de la famille, l'Agence nationale pour la promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC), l'agence de développement social et l'entraide nationale a été élaborée, en y ajoutant notamment l'Office du développement de la coopération, compte tenu de son rôle important dans la sensibilisation, l'orientation, le soutien et l'assistance aux personnes handicapées. Selon S. Amkraz, les nouvelles exigences s'articulent autour de la mise en œuvre du Plan National pour la Promotion de l'Emploi, notamment dans sa dimension régionale ainsi que l'intensification des programmes actifs d'emploi et d'appui à la médiation, visant à diversifier l'offre de services y compris pour les personnes en situation de handicap. De son côté, la ministre du Tourisme, de l'Artisanat, du Transport aérien et de l'Economie sociale, Nadia Fettah Alaoui a estimé que l'inclusion sociale par l'activité économique est l'un des axes les plus importants de la stratégie du ministère dans le cadre de ses missions liées au soutien de l'économie sociale et solidaire, considéré comme un pilier de base pour l'autonomisation économique de tous les segments de la société, en particulier les femmes et les jeunes du monde rural, ainsi que les personnes en situation de handicap, poursuivant que le secteur de l'économie sociale et solidaire offre des opportunités pour améliorer les conditions de vie et créer de la richesse. Dans ce contexte, elle a souligné que cette catégorie de citoyens bénéficie de divers programmes d'accompagnement mis en place par le Ministère, rappelant la tenue de la première édition de l'Initiative du Prix national pour la meilleure idée de développement d'un projet de coopérative féminine « Lalla al Moutaaouina » sous le slogan « Les coopératives, un levier pour l'autonomisation économique des femmes ». Ces deux accords, signés en marge de la rencontre nationale organisée à l'occasion de la journée mondiale des personnes handicapées, permettront de donner un nouvel élan à l'ensemble des projets et programmes stratégiques destinés aux personnes handicapées et inscrits dans la politique publique intégrée pour faire progresser les droits de cette tranche de la société 2015-2021, son plan exécutif 2017-2021, la vision stratégique de la réforme du système éducatif 2015-2030, ainsi que l'application des dispositions de la loi n° 97.13 relative à la protection et à la promotion des personnes en situation de handicap.