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Des régions émergentes pour un Maroc émergent : Vers un modèle économique décarboné
Publié dans EcoActu le 12 - 11 - 2018

L'accord de la COP 21 de Paris, la COP 22 de Marrakech et Habitat III de Quito ont tous consacré le rôle des territoires en tant que principaux opérateurs publics responsables du déploiement des engagements nationaux et internationaux en matière d'atténuation et d'adaptation au changement climatique. Les territoires joueront également un rôle prépondérant dans la territorialisation des politiques publiques en matière de réalisation des Objectifs du Développement Durable des Nations Unis (ODDs) et des Contributions Nationales Déterminées (CNDs).
Cependant, parce que le changement à l'échelle d'un territoire peut s'avérer, à bien des égards, très coûteux, les régions, de par les prérogatives qui leur sont dévolues par la loi organique n°111-14, se trouvent investies d'un rôle essentiel à jouer pour tisser la toile de fond sur laquelle les engagements de l'action climatique et des ODDs s'inscrivent au sein d'un espace plus vaste, et les articuler avec les domaines d'action tels que les infrastructures vertes et bleues, la cohésion sociale et territoriale, l'agriculture, les énergies renouvelables, les technologies digitales, le tourisme, l'industrie, etc.
Cette fonction assurée par les régions revêt une importance toute particulière pour le Maroc dont les territoires se composent en grande partie de villes petites et moyennes qui ont des ressources et une capacité d'action souvent limitées. Les régions ont désormais la mission de créer les conditions favorables pour stimuler les investissements résilients, contribuer à éviter de coûteux chevauchements dans les efforts consentis et à réinventer les équilibres entre les zones urbaines, périurbaines et rurales.
Comme en témoigne le Programme 2030 des ODDs, le développement durable et la lutte contre les effets du changement climatique sont incontestablement liés. Pour progresser sur la voie du développement durable, il est en définitive nécessaire d'opérer un nouveau paradigme de croissance permettant d'agir de manière plus efficace contre le changement climatique.
LE RÔLE DE PREMIER PLAN DES REGIONS
La concertation avec les acteurs politiques, économiques et sociaux et leur engagement dans la conception et l'exécution des politiques publiques constituent une des clefs de voûte du chantier de la régionalisation avancée.
Par conséquent, la Région jouera désormais un rôle central pour favoriser la coordination verticale entre le gouvernement et les autres collectivités territoriales (CT) et pour impliquer tous les acteurs, y compris le citoyen, dans la conception et la réalisation de projets de développement durable.
En sus de cette coordination verticale, la région devra dans le même temps assurer une coordination horizontale entre les différentes politiques publiques menées. Mettre la dimension climatique au cœur de l'ensemble de ces politiques aidera les citoyens, à l'échelon local comme à l'échelle nationale, à bénéficier de nombreux avantages induits, tels que des emplois locaux durables et une meilleure qualité de vie.
Dans cette perspective, les régions sont appelées à tirer parti de l'intelligence collective des citoyens et de toutes les autres CT pour mener à bien leurs stratégies de développement, en plaçant le capital immatériel, dans ses dimensions humaine, institutionnelle et sociale, au cœur de la territorialisation de l'action climatique afin de contribuer à faire évoluer chaque région vers un modèle de développement économique basé sur une augmentation durable de la productivité à travers une plus grande accumulation du capital immatériel, à même de faire entrer le Royaume dans la voie de l'émergence.
Cette démarche participative offrira également la possibilité de créer des synergies collaboratives multi-acteurs et d'optimiser le coût des actions menées dans le respect du principe de subsidiarité, tout en capitalisant sur les résultats des expérimentations urbaines au sein de la région et aussi entre régions, et en aidant à favoriser des solutions moins coûteuses et plus facilement duplicables, permettant d'équiper les CT des dernières innovations pour mieux les préparer à relever les défis de la mutation vers un modèle de développement inclusif et harmonieux au niveau des territoires.
LE GROS DEFI DU RENFORCEMENT DES CAPACITES ET DU FINANCEMENT
La transition écologique exige de privilégier des approches intégrées bas-carbone, type « Air-Climat-Energie », offrant des possibilités de récolter à terme des dividendes dans les domaines de l'économie, de la qualité de l'air et de la santé des citoyens, et de poursuivre des modes de production et de consommation générateurs d'économies d'énergie et plus résilients face au changement climatique.
L'enjeu est donc tout autant social qu'économique, technologique et environnemental, les régions et les villes doivent se mobiliser pour que la mise en perspective du développement territorial soit en phase avec les ambitions d'une croissance économique verte, un des piliers de la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD), en mettant l'agenda de l'atténuation et de l'adaptation au changement climatique au cœur des outils de planification territoriale tels que les schémas territoriaux d'aménagement du territoire, les schémas directeurs d'aménagement et d'urbanisme, les plans climat territoriaux, les programmes de développement urbains, etc.).
Devant de tels enjeux et défis que soulève le déploiement territorial de la SNDD, chaque région doit innover pour parvenir à une nouvelle dynamique de coopération et de coordination avec les différents acteurs. La qualité des relations entre la région, les autorités locales, les conseils préfectoraux, provinciaux et communaux, les « services déconcentrés » de l'Etat et les organisations de la société civile devient capitale et conditionne l'effectivité du déploiement convergent de cette stratégie au niveau territorial.
Surmonter ces défis majeurs requiert un important effort de développement des capacités, de renforcement des institutions et de formation des ressources humaines, ainsi qu'une bonne gouvernance territoriale et des politiques socialement inclusives qui visent à réduire les contestations de la part de la société civile face aux projets de développement, et partant à garantir leur acceptation sociopolitique grâce à un alignement intelligent des citoyens et leur adhésion aux processus de transformation visant à inscrire nos territoires dans la nouvelle ère du XXIème siècle, celle de la transition écologique.
En effet, cet accompagnement suggère d'amener les régions à intégrer l'action climatique et les ODDs dans les dynamiques de planification stratégique participative et doit s'étaler sur l'ensemble du processus des projets de développement : planification, conception, recherche de financements innovants, mise en œuvre et évaluation ex-post.
Afin de prétendre l'accès aux multiples instruments de financement climatique disponibles pour l'implémentation des programmes et projets bancables, les régions et les villes doivent développer leurs capacités à concevoir, planifier et proposer un pipeline de projets financièrement et économiquement viables répondant aux critères d'éligibilité de la finance verte et climatique, à travers les institutions financières bilatérales et multilatérales, le Fonds mondial pour le climat, les marchés de capitaux, et à attirer les investissements privés notamment dans le cadre de Partenariats Public-Privé, à même d'accélérer la transition vers une économie verte, socialement inclusive et écologiquement soutenable.
Par Mohammed BENAHMED expert en développement territorial durable, ingénieur civil de l'EMI, diplômé du cycle supérieur de gestion de l'ISCAE, lauréat du Prix de l'Economiste lors de sa 1e édition de 2005, auteur de plusieurs ouvrages et publications dans les domaines de la gouvernance et le financement des services publics, la décentralisation et la déconcentration, l'urbanisation, le PPP, la gestion déléguée, l'évaluation des politiques publiques, l'économie bleue, les chaines de valeurs agricoles...


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