Ecrit par la Rédaction | Les crises qui se succèdent ont mis en exergue la fragilité du continent africain et surtout sa dépendance outrancière des pays du Nord. Et pourtant le continent recèle de gisement et de richesses qui ne sont pas suffisamment exploitées. A l'occasion de la réunion du Conseil de l'OCDE au niveau des ministres qui s'est tenu jeudi et vendredi à Paris, Noureddine Bensouda, Trésorier Général du Royaume a annoncé à juste titre : « Les chaînes de valeurs régionales africaines restent marginales et dépendent quasi-exclusivement des filières étrangères, d'où l'importance pour l'Afrique et les Etats membre de l'OCDE d'accélérer la valorisation génératrice d'emplois, de valeur ajoutée et de transfert de technologies au profit du continent africain ». Il passe en revue les contraintes d'ordre structurel limitant les perspectives de cette intégration, qui sont liées au faible niveau d'industrialisation du continent, à la faible création de valeur ajoutée, ainsi qu'à la qualité des infrastructures qui reste globalement insuffisante et orientée vers les besoins des marchés extra-africains. Il rappelle dans la foulée que pour relever le défi de l'intégration régionale et en faire un levier de développement durable bénéfique pour le Royaume et ses partenaires africains, la vision éclairée de SM le Roi Mohammed VI qui appelle au co-développement comme mode d'action pour promouvoir un partenariat mutuellement avantageux en termes de développement économique, de consolidation de la solidarité, de partage de savoir-faire et d'amélioration du bien-être des populations. Le Trésorier Général du Royaume a souligné, à cette occasion, que le Maroc figure parmi les premiers pays signataires de l'accord instituant la Zone de Libre-Echange Continentale (ZLECAF), comme il a été précurseur, depuis près de deux décennies, dans la mise en relief de l'importance d'une plus grande coopération Sud-Sud à l'échelle du continent. Il s'agit notamment de la diversification des échanges commerciaux et la conclusion d'une multitude d'accords de coopération dans les domaines de l'éducation, de la santé, de la formation et de l'agriculture, de la réalisation d'investissements dans les secteurs névralgiques de l'économie africaine ( finance, télécommunications et infrastructures de base...). Le Trésorier Général du Royaume a également relevé que le Maroc poursuit son enracinement au sein du continent en s'engageant activement dans différents domaines clés pour l'avenir commun de l'Afrique que sont la sécurité alimentaire, les infrastructures, la bancarisation et l'inclusion financière, les énergies renouvelables et la croissance verte. En plus du parachèvement du processus de ratification de l'accord relatif à la ZLECAf, d'autres pistes de renforcement des chaînes de valeur devraient être explorées, a expliqué N. Bensouda. Il préconise notamment de : Développer des coopérations avec les communautés économiques régionale ; Adopter un mécanisme régional d'appréciation du risque souverain des pays africains afin de réduire le coût de l'emprunt et favoriser des financements économiquement soutenables et la création des chaînes de valeur régionales à forte valeur ajoutée et à fort impact social sur les populations... A rappeler que le Maroc, par l'intermédiaire du ministère de l'Economie et des Finances, est un membre fondateur de l'Initiative de l'OCDE pour le dialogue politique sur les chaînes de valeur mondiales et la transformation de la production et le développement. Lire également : ZLECAF : le Maroc fera-t-il les frais de la faible intégration maghrébine ?