Pas de devoirs, ordinateurs et tablettes à partir de 4 ans, pas de livres et cahiers en dehors de l'école, c'est la formule adoptée par Samir Benmakhlouf, directeur général de la London Academy Casablanca, pour soigner les maux de l'école marocaine. Tout est articulé autour du bien-être de l'enfant. Par exemple, 20 élèves maximum par classe. La London Academy Casablanca a une capacité d'accueil de 1680 élèves. Pourtant, le DG a choisi de limiter les inscriptions à 1300. S'étalant sur 1 ha à Bouskoura, la crèche-primaire-collège-lycée accréditée par le ministère de l'Education Nationale dispose de 65 classes, 6 laboratoires, une bibliothèque, un terrain de football et de basketball, une infirmerie, une cantine, des toilettes aménagées pour bébés... « Je réponds à un besoin exprimé par les parents et les enfants par rapport à l'éducation basée sur les compétences et demandes du XXIème siècle. On ne peut plus se permettre de préparer nos enfants pour les métiers des années 80 et 90. Nous devons les préparer pour 2030 et au-delà. La technologie a un grand impact sur la transformation de l'éducation. Nous devons l'approcher de manière intelligente en faisant en sorte que les enfants soient des producteurs et non des consommateurs du contenu et de la technologie », explique celui dont l'idée de bâtir une école a commencé à mûrir dans sa tête en octobre 2011. À l'époque DG de Microsoft Maroc, Samir Benmakhlouf a été chargé par la maison-mère de choisir et piloter un projet visant l'employabilité des jeunes. Au sein de la London Academy Casablanca, qui dispense un enseignement trilingue renforcé par le programme britannique et le programme du Baccalauréat international (IB), l'accent a été mis sur la langue de Molière. « La langue anglaise représente aujourd'hui une grande partie de la recherche, des finances, du tourisme, de l'ingénierie, de la technologie... Pour faire partie de l'époque, les Marocains doivent maîtriser l'Anglais aussi bien que le Français et l'Arabe », estime le DG. Autre pilier de l'école, le STEAM (Science, Technology, Engineering, Arts and Mathematics). Egalement enseigné en Anglais, il permettra aux élèves d'accéder facilement aux recherches scientifiques. L'école mise aussi sur le renforcement des compétences (hard et soft skills), par le biais d'un enseignement des langues et un apprentissage mixte, dit Blended Learning. Il mêle l'utilisation conjointe du eLearning avec plusieurs centaines de cours en ligne, et du mode classique d'apprentissage présentiel. Ainsi, l'Arabe, le Français et l'Anglais, puis au niveau secondaire le Chinois, l'Allemand, l'Espagnol et le Latin sont proposés aux élèves suivant cette méthode. Concernant l'investissement, la Smart School nouvelle génération a coûté plus de 70 millions de DH. Le corps professoral est composé de 22 personnes, répartis entre enseignants et assistants, dont des Américains, des Britanniques, une Australienne, des Français et des Marocains. Le lundi 11 septembre 2017, plus de 100 élèves répartis sur toutes les classes de la crèche à la terminale feront leur rentrée scolaire, de 8h30 jusqu'à 15h45. Pour leur part, les frais de scolarité varient entre 50.000 DH et 70.000 DH/an. Les frais de la cantine, obligatoire pour tout le monde, sont inclus. Pour le transport, 5 points de collecte ont été identifiés pour l'instant. Pour ce qui est des projets futurs, Samir Benmakhlouf ambitionne d'ouvrir d'autres écoles au Maroc et en Afrique de l'Ouest, avec comme objectif de faire baisser les frais de scolarité. Dans ce sens, des partenariats ont été signés avec Dell et Orange, tandis que d'autres sont en cours de finalisation avec des entreprises de Casa Nearshore, visant à offrir des réductions aux employés de ces entreprises.