L'immobilier est une tradition familiale. Laurent Degliame a repris le métier de son grand-père, et après une carrière de 25 ans chez Bouygues immobilier, il a décidé de lancer une entreprise d'administration de biens immobiliers et de syndics. Le parcours de Laurent Degliame, démontre s'il le fallait, que naître en province et y grandir, n'empêche nullement de «connaître la grande vie». Il est né en Lorraine, à Nancy pour être précis et toute sa jeunesse se passera dans le Grand Est de France, et cet «expert de l'immobilier» n'a cessé de progresser dans la vie. Son choix de carrière est, dans un sens marqué par le sceau familial, puisque son grand-père était déjà dans la gestion de patrimoine. C'est la carrière qu'il embrasse, après un stage dans l'affaire de son «patriarche». Mais sa vie prendra de l'ampleur et un «cours international» lorsqu'il rejoint le groupe Immobilier Bouygues. Déjà, sa famille avait passé 5 années en Guyane, destination qui le fait «grandir» dans l'entreprise «monolithique». Laurent est né en 1966, deux années avant le célèbre Mai 68. «Mes parents avaient déjà terminé leurs études et s'étaient mariés à 23 ans. Je suis né, exactement un an après. En fait, on ne peut pas dire que mes parents étaient soixante-huitards», explique-t-il. La famille quitte Nancy, dès la 4ème année de Laurent, mais pour une autre ville de la même grande région, en l'occurence Mulhouse. Pour plus «d'intimité», ils s'installent dans une maison dans un village de 2000 habitants, puis dans un village encore plus petit, de pas plus que 600 habitants cette fois-ci. Mais Laurent, a accès aux différents services de la grande ville où il peut se rendre, moyennant les liaisons par train ou par bus. La desserte disponible permet à Laurent de fréquenter le conservatoire de musique, et ainsi pratiquer le piano, et d'un autre côté, s'adonner à l'équitation. Ces passions lui seront profitables, notamment lors de son service militaire, quand, en tant que musicien «maîtrisant la clé de fa», il sera intégré à l'orchestre de l'armée française. Basé en Allemagne, avec son groupe, ils voyagent et se représentent dans différentes villes. Quant à l'équitation, Laurent rappelle qu'elle lui a enseigné l'amour des animaux, l'intelligence d'un destrier et surtout lui a insufflé sa première vocation: vétérinaire. Mais il reviendra sur ce choix d'avant le Bac, lorsqu'il commence à travailler pour son grand-père. L'expérience ne lui sera pas non profitable. Commercial «debout» puis manager d'équipes Nous sommes en 1985, lorsque Laurent intègre l'Ecole Supérieure des Professions Immobilières. Dès la première année, il passe un stage et son employeur lui propose un emploi fixe. «Même si je n'étais que stagiaire, j'ai réalisé beaucoup de ventes. J'étais «bon commercial», et donc mon employeur n'a pas voulu me laisser partir. J'ai tout de même continué mon cursus. J'avais déjà un emploi, sans même avoir un diplôme», explique-t-il modestement. Il ajoute qu'il était au courant, qu'un employeur repérant un «bon profil», veuille le garder. Mais il est plus rare qu'il le laisse terminer ses études, précise-t-il. En ce sens, Laurent est un «chanceux», qui a su ménager la chèvre et le chou. Il poursuit ses études, et au bout de ses deux années, Laurent doit faire son service militaire, encore en vigueur à l'époque. Concours de circonstances, il vient de rencontrer celle qui deviendra son épouse. Mais avant cela, il doit servir sous les drapeaux. «L'armée est un melting pot. On y rencontre des «amis pour la vie», et on arrive à une réelle mixité sociale. Alors que les uns viennent de Neuilly, de Passy ou du chic XVIème arrondissement de Paris, d'autres sont issus de banlieue et d'autres encore, viennent de la campagne profonde. Tous se retrouvent dans une même «école de la vie» et apprennent qu'il y a autre chose que leur environnement immédiat», analyse-t-il. Au terme de son service militaire , Laurent revient à son travail, et se marie à 23 ans. Tradition familiale? Peut-être, puisqu'il a son premier enfant. Entre-temps, Laurent a travaillé dans différentes Entreprises Immobilières. Il lance sur le ton de la plaisanterie: «quand on me demande ce que je fais dans la vie, je réponds escroc. En général, on comprend que je suis dans l'immobilier», explique-t-il, avec cet humour «gaulois» que d'aucuns apprécient. Laurent est grand, massif et pourtant rigolard. On comprend aisément la référence à un «Bouddha souriant», qui trône sur sa table de réunion. Débuts dans les affaires Alors que son père est l'homme d'une seule entreprise, durant toute sa carrière, Laurent, lui, est passé par plusieurs entreprises, avant de «s'ancrer» chez Bouygues Immobilier. «J'ai fait différentes choses. J'ai commencé comme «commercial debout», c'est-à-dire que j'allais chercher les ventes sur les chantiers, dans les bureaux et sur le terrain. Ensuite, j'ai développé une activité, qui a commercialisé 3000 logements par an, mais en passant par des prescripteurs, qui réalisaient les ventes pour notre compte», explique-t-il. Le virage arrive en 2010 lorsque Laurent est envoyé en Guyane, dans l'objectif de développer les affaires du groupe : «le gouvernement Français nous a poussés à y aller, conscient d'un manque cruel en logements», explique-t-il. Une semaine par mois, Laurent est alors dans l'avion pour suivre et développer les affaires du groupe Bouygues sur ce territoire. Ce dernier est en fait le plus grand département français, presque aussi grand que le Portugal. Sans oublier qu'il abrite la Base Aérospatiale Internationale. Lorsqu'on pense à cette région, on s'imagine une jungle luxuriante, ou encore une terre sauvage: «c'est un préjugé. Elle n'est pas plus sauvage qu'une région dans le Moyen Atlas,» tempère-t-il. Nouvelle affectation, cette fois au Maroc. On le missionne pour développer l'entreprise dans le Royaume. Mais ce qui était temporaire au départ, devient une activité permanente. Laurent s'attache alors à agrandir les affaires immobilières du Groupe, après avoir développé des centres commerciaux dans nombre de centres villes sur tout le territoire Français. Laurent qui s'adapte au Maroc et l'apprécie, décide d'y rester. Il lance une antenne en coopération avec son entreprise, opérant dans la Gestion de Propriétés et le Syndic, surfant sur la vague de la «professionnalisation des syndics de copropriétés promulguée récemment». Son associée est coach, et à deux ils occupent des locaux qui abritent des formations. Avec un tel parcours, Laurent Degliame, le laughing Buddha nous quitte et retourne à ses bureaux «new age», aux parquets en bois et les murs décorés de photographies. On ne reste pas indifférent à son «goût de décorateur d'intérieur». Et comme on le sait, le «bon goût est Français». BIO EXPRESS 1966: naissance à Nancy 1985: Bac D 1986: débuts dans l'immobilier 1987: diplôme de l'ESPI 1991: entrée à Bouygues immobilier 2016: fonde son cabinet d'administration de biens et syndic