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Classe moyenne : Vive polémique sur les chiffres du HCP
Publié dans Challenge le 16 - 05 - 2009

La dernière étude du Haut commissariat au Plan sur les revenus de la classe moyenne ne manque pas d'alimenter les polémiques sur son bien fondé et sa pertinence.
C'est une surprise !». «C'est une véritable première !». Ces deux exclamations ont été exprimées par deux universitaires économistes, Driss Ben Ali et Najib Akesbi. Mais au diapason de ce que l'on pourrait croire, ces deux économistes remettent en question la crédibilité des données publiées. Rappelons que l'étude a révélé que les classes moyennes regroupent 53% de la population contre 34% pour la classe modeste et 13% pour la classe aisée. Aussi, la borne inférieure des revenus est fixée à 2.800 DH contre 6.736 DH pour la borne supérieure. Najib Akesbi, universitaire et économiste, s'interroge sur le comment. Il ne cesse de s'interroger sur la méthodologie ayant servi de base à cette étude, même s'il reste convaincu que c'est une première au Maroc. «Ce sont des généralités. Car à la base, les résultats de l'enquête sur le niveau de vie (datant de 2007) n'ont pas été publiés», déclare-t-il. Pour le haut-commissaire au Plan, la classe moyenne occupe dans la répartition concrète des revenus et des niveaux de vie, un espace intermédiaire entre deux strates, l'une, en haut de l'échelle, représentant 13,1% de la population, 44,3% des revenus, et 35,4% de la consommation, l'autre, en bas de l'échelle, avec respectivement 34%, 11,3% et 15,7%. Les ménages qui la composent représentent 53% de la population, 44,3% des revenus et 49% des dépenses de consommation, avec un revenu moyen de 4.400 DH dans les villes et 4.200 DH dans le milieu rural. «Cette méthode de définition des classes moyennes est celle qui est utilisée dans toutes les études, dites économiques, consacrées aux classes sociales, si nous excluons, bien entendu, les approches idéologiques», rétorque-t-il.
Il ajoute par ailleurs que la classe moyenne peut être définie parfois par référence à l'identification par les ménages eux-mêmes de leur appartenance sociale. «Nous avons aussi testé, pour l'exclure, cette définition subjective.» La classe moyenne, selon l'auto-évaluation des ménages, aurait, au Maroc, un poids démographique de près de 56% avec un décalage démesuré par rapport à la réalité des disparités sociales dans le pays. Parmi les 20% les plus riches des ménages, 75% ont déclaré appartenir à la classe moyenne.
Classe moyenne
et accès au logement
Et plus on rentre dans les détails des résultats de cette étude, plus les critiques fusent. « D'abord, on avance que la moitié de la population appartient à la classe moyenne. Le HCP est allé trop vite en besogne. J'imagine mal une personne faisant partie de la classe moyenne avec un salaire moyen de 3500 DH vivre dans une ville comme Casablanca », lance Driss Ben Ali, économiste. Autre interrogation : avec une borne supérieure établie à 6736 DH, comment un salarié peut avoir accès à u autre type de logement que le logement social. « Il suffit de faire remarquer, que, dans la classe moyenne, 68% des ménages urbains résident dans les maisons modernes et en sont, pour 67,8%, propriétaires. 24,5% habitent des appartements ou des maisons traditionnelles dont 66,8 et 58,2% sont respectivement propriétaires. Seuls 6% d'entre eux habitent dans un habitat sommaire avec, comme vous pouvez vous y attendre, 74,4% de propriétaires, alors que 1,3% réside dans des villas avec une proportion de propriétaires de plus de 50% », explique A. Lahlimi.
Driss Ben Ali attaque sur un autre front. Il relève que dans l'enquête, la préoccupation sociétale de la classe moyenne, c'est la sécurité et l'éducation. La classe moyenne est très inquiète car elle voit sa progéniture dégringoler en l'absence d'ascenseurs sociaux traditionnels, à savoir l'éducation. Elle n'entrevoit qu'un avenir sombre. La société se ferme, elle est plus hiérarchisée qu'auparavant. Il y a des cloisons étendues entre les classes, notamment dans l'éducation, la santé…, soutient-il. Et d'ajouter qu'on imagine mal une classe moyenne sans politique de distribution, sans ascenseurs sociaux, donc pas les mêmes chances. Selon lui toujours, ce sont des chiffres bruts qui tendent à peindre la situation en rose. La société est plus marquée par une fracture sociale que par une classe moyenne forte.
Et pourtant, avec un salaire de 6736 DH, on ne peut que satisfaire la consommation élémentaire. En Europe, l'émergence de la classe moyenne entre 1947 et 1975 a été marquée par la consommation des biens durables, des indicateurs qui permettaient de parler de classe moyenne. L'économiste va jusqu'à considérer que ces statistiques sont erronées si l'on les confronte à la structure des prix ou au coût de la vie.
Malgré cette polémique, le Haut-commissaire au Plan reste confiant que la démarche de l'étude ne se propose pas de définir, à priori, un modèle de consommation supposé idéal ou souhaitable pour une classe moyenne marocaine. En tout cas, si l'étude révèle qu'il existe une classe moyenne avec des revenus aussi modestes représentant un peu plus de la moitié de la population, cela montre qu'on est loin des espérances qui voulaient instaurer une classe sociale pour en finir avec la bi-polarité «riche-pauvre».


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