Ce qui est supposé relever de l'exceptionnel s'apparente plus à une règle générale chez Salaheddine Mezouar, l'actuel ministre des Finances. Cette année encore, il a brandi cette «carte» devant la Commission des Finances pour récuser les amendements du projet de Loi de Finances proposés par certains partis politiques, notamment dans les rangs de l'opposition. Cet article stipule que «les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence, par rapport à la Loi de Finances, soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge publique». Le recours à cet article n'a pas manqué de soulever un tollé au parlement. «Le gouvernement a eu peur devant la panoplie d'amendements proposés. Le meilleur moyen de les esquiver était tout simplement de les ignorer en recourant à cet article de la constitution. C'est inadmissible», commente un membre du PJD. Une situation qui rappelle curieusement ce qui s'était passé l'année dernière lors des débats sur la loi de Finances.