Un appel à projets pour former 200 jeunes personnes à l'entreprenariat agricole vient d'être lancé par l'ADA. Objectif: favoriser l'émergence de TPE dans le secteur agricole au Maroc. L'entreprenariat agricole, c'est bien possible. S'inscrivant dans le cadre du Plan Maroc Vert, l'Agence pour le développement agricole(ADA) a récemment lancé un appel à projets de création de très petites entreprises dans le secteur agricole. Pour Ahmed Ouayach, président de la Comader( Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural), l'initiative est très louable et fortement bénéfique pour l'agriculture nationale. « Ce projet permettra à terme d'avoir des données précises sur le secteur, d'avoir également une fiscalité. C'est une excellente chose parce qu'en termes de financement, il est toujours mieux de travailler avec des sociétés, plutôt qu'avec des personnes isolées », souligne Ahmed Ouayach à Challenge. Selon le président de la Comader, la filière des fruits et légumes est prédisposée à une telle organisation. « Mais ce qui serait mieux, c'est de voir ce projet se généraliser à toutes les filières et à toutes les régions », fait-il remarquer, ajoutant qu'une bonne organisation préalable, doublée d'une bonne formation permettra de surmonter les défis liés à un tel projet. L'initiative en question vise à favoriser l'installation de 200 jeunes entrepreneurs agricoles(JEA) au moyen du développement d'un modèle d'appui à la création de TPE, dans le cadre du Plan Maroc Vert. Pour concrétiser ce projet, le gouvernement a sollicité la Banque africaine de développement (BAD) pour le financement d'une opération pilote d'appui aux jeunes entrepreneurs agricoles en vue de promouvoir et de faciliter leur installation dans le secteur agricole. Ledit programme s'étale sur 24 mois et sa réalisation devrait se faire en trois phases. D'après l'ADA, il y a dans un premier temps la préparation de l'intervention auprès des jeunes entrepreneurs agricoles. Puis, une mise en œuvre de l'accompagnement des jeunes entrepreneurs à la création de leurs projets et la troisième phase qui sera axée sur l'évaluation finale de l'opération d'appui. Modernisation de l'agriculture nationale Dans les détails, les porteurs de projets retenus bénéficieront d'une formation visant le renforcement des compétences nécessaires dans le montage et la mise en œuvre du projet. Ils auront également droit à un appui ciblé pour la finalisation de leurs projets, notamment sur la réalisation des études de faisabilité technique, commerciale et financière, le choix de la forme juridique, l'élaboration du plan d'affaires et la confection du document du projet. Les porteurs de projets qui seront retenus bénéficieront aussi d'un appui sur l'accès au financement. Notons que les personnes intéressées peuvent se présenter à titre individuel ou en groupement de jeunes promoteurs. L'Agence pour le développement agricole précise que les formations se tiendront dans trois instituts, dont l'Institut des techniciens spécialisés en horticulture (Meknès-Tafilalet), l'Institut Prince Sidi Mohammed de gestion et commerce agricole (Doukkala-Abda) et l'Institut spécialisé de technologie appliquée Ouled Teïma (Souss-Massa-Drâa). Précisons que les filières qui l'objet de cet appel à projets concernent, entre autres, l'installation de projets de production agricole (filières végétale et animale), la fourniture d'intrants agricoles (semences, plants, pesticides, engrais, etc.), l'installation et l'entretien d'équipements d'irrigation localisée, les services d'agro-industrie (maintenance, entretien, réparation des installations) et les métiers liés aux agropoles tels que le transport et la distribution de produits agroalimentaires. Les sélectionneurs devront aussi se pencher sur les projets verts tels que l'installation et la manutention de systèmes d'énergies renouvelables (panneaux solaires, biogaz), les services de conseil éco-agriculture ou encore la gestion recyclage-valorisation des déchets agricoles et sous-produits polluants. Soulignons que le dernier délai pour le dépôt des dossiers est fixé au 23 mai 2014. «Cette initiative va permettre une modernisation de l'agriculture nationale » conclut Ahmed Ouayach.