Dans le contexte de la reprise post-pandémie, il urge de trouver un équilibre entre le soutien aux propriétaires légalement établis de cafés et de restaurants, et la lutte contre la restauration informelle. Il est également primordial de mettre en place une réglementation claire et équitable, accompagnée de mesures incitatives visant à encourager la conformité, à favoriser un environnement concurrentiel équitable, à soutenir l'ensemble du secteur de la restauration et à garantir des conditions de travail dignes pour tous les acteurs concernés. La reprise post-pandémie des propriétaires de cafés et restaurants au Maroc n'est pas de tout repos. En effet, les défis persistent et se multiplient, notamment du fait de la concurrence déloyale de la restauration informelle : concurrence accrue, surtout de l'informel ; fluctuations saisonnières ; coûts opérationnels en hausse ; réglementations et normes strictes ; gestion du personnel ; évolution des préférences des consommateurs... C'est dans ce contexte que les propriétaires de cafés et restaurants viennent d'assister à l'annulation temporaire des pénalités de retard sur les cotisations salariales. Une décision obtenue à l'issue de négociations menées en présence de représentants du gouvernement et de la CNSS, et que les concernés accueillent comme un soulagement. « Cette mesure, qui vise à soulager les commerces du secteur confrontés à des difficultés financières liées à la pandémie de Covid-19 et les autres crises qui ont suivies, permettra à de nombreux établissements menacés de fermeture de relancer leurs activités », disent-ils. Mais attention, les « restaurateurs informels » ont pris d'assaut le marché, alertent-ils ! Lire aussi | Maroc. Kaspersky : les PME conscientes de la menace croissante qui pèse sur 40% d'entre elles Entendez par « restaurateurs informels » les individus ou entités qui exercent l'activité de restauration sans se conformer aux réglementations et aux normes officielles. Voici quelques exemples : vendeurs ambulants de nourriture ; restaurateurs de rue non autorisés ; restaurateurs à domicile non déclarés ; restaurateurs clandestins, notamment les restaurants ou de cafés qui fonctionnent sans licence légale et ne respectent pas les normes d'hygiène et de sécurité alimentaire ; ou encore des restaurateurs événementiel non réglementée. Lors d'événements spéciaux, tels que des festivals, des foires ou des rassemblements, les individus ou groupes qui proposent des services de restauration sans respecter les procédures et les réglementations officielles sont pointés du doigt. Autant d'exemples représentant des activités de restauration informelles qui ne respectent pas les exigences légales et réglementaires en vigueur. Des mesures plus strictes pour protéger le secteur La Fédération nationale des propriétaires appelle à l'aide du ministère de l'Intérieur pour mettre fin à cette concurrence déloyale. La Fédération attire également l'attention sur certains problèmes liés à l'application des pénalités de retard sur les cotisations sociales. Elle souligne les éventuels « dépassements » constatés lors des contrôles effectués par les agents de la CNSS, qui exigent que tous les salariés soient déclarés comme travaillant à temps plein, même si certains ne travaillent qu'à temps partiel. Pour les propriétaires d'établissements, cette question mérite d'être examinée de près afin d'éviter des conflits et des complications supplémentaires. Une loi-cadre pour mettre fin aux abus des communes Par ailleurs, la Fédération dénonce la concurrence déloyale exercée par les restaurateurs ambulants qui occupent l'espace public et proposent des repas ne respectant pas les normes d'hygiène et de propreté. Ce phénomène, en expansion à l'échelle nationale, impacte négativement le secteur de la restauration. Alors que les propriétaires de cafés et restaurants disent devoir s'acquitter de leurs obligations fiscales et cotisations sociales, ainsi que respecter des normes strictes en matière d'hygiène et de sécurité alimentaire, les restaurateurs informels échappent à ces charges et opèrent souvent dans des conditions précaires. Lire aussi | Même tournée vers l'international, Marwa poursuit son développement au Maroc La Fédération sollicite donc l'intervention du ministère de l'Intérieur pour freiner le développement de cette restauration informelle. Elle demande au ministère d'adresser une circulaire aux gouverneurs et walis afin de renforcer les mesures de lutte contre ce commerce illégal. De plus, la Fédération appelle à l'adoption d'une loi-cadre pour mettre fin aux abus commis par certaines communes en matière de fixation des tarifs d'exploitation de l'espace public.