L'espace d'art Actua de la Fondation Attijariwafa bank organise, jusqu'au 1er juin, une rétrospective de l'oeuvre de Mehdi Qotbi. Sous l'intitulé «Couleur Ecriture, 40 ans de peinture». C'est le retour du peintre de la prose. Mais un retour particulier. Si nous n'avons pas eu de ses nouvelles plastiques depuis bientôt trois années, nous voilà largement récompensés, consolés : une rétrospective contant quatre décennies de production acharnée. Une vie dédiée à une approche troublante de précision, à une méticulosité stupéfiante. Mehdi Qotbi est, pour ainsi dire, un inconsolable amoureux de la lettre arabe. Ecriture et musicalité parsèment ses oeuvres depuis son éruption sur la scène picturale. Cet artiste de la bonne humeur peint avec sérénité et rigueur. Il est aussi l'un des magiciens de la couleur thérapeutique. Les lettres qui fourmillent dans ses toiles sont fédérées par un foisonnement de tons figurés comme des plateformes de dialogue, parfois de débats houleux. L'oeuvre de Qotbi est définitivement sonore. Ses intonations sont multiples, ses phrasées ordonnées, sa rythmique soutenue. En l' «écoutant», on est transportés tantôt par des envolées lyriques tantôt par des improvisations silencieuses. En somme, ce que nous a toujours proposé l'artiste, ce sont des créations à ouïr. Et cette rétrospective risque de se transformer en un festival de sons, de lumières, d'écritures, de lectures, de couleurs. ■