Risques moindres ou nécessité de laisser du souffle au pavillon national étranglé par des mois d'avions cloués au sol, le transport aérien devrait être épargné par l'interdiction de déplacement imposée hier par les Ministères de l'Intérieur et de la Santé. Alors qu'elle a surpris tout le monde et engendré un vent de panique sur les routes, la décision d'interdire les déplacements de et vers certaines villes ne concerne, du moins pour le moment, que les frontières terrestres du Royaume. Les 8 villes (Tanger, Tétouan, Fès, Meknès, Casablanca, Berrechid, Settat et Marrakech) sont bouclées, comme aux premières heures du confinement général décidé en mars dernier. Cette décision, selon le communiqué conjoint des deux ministères, fait suite au constat du « non-respect, par les citoyens, des mesures préventives comme la distanciation sociale, l'utilisation de masques et de méthodes de stérilisation malgré leur présence en abondance sur le marché ». Elle vient surtout sanctionnée une semaine où le Maroc a atteint des pics en matière de contamination. Situation qui, en plus de raviver les craintes, ajoute à la psychose. Lire aussi | Interdiction de déplacements au Maroc : le réseau routier et autoroutier pris d'assaut La RAM et Air Arabia devraient donc pouvoir continuer à desservir les destinations internes, sans aucun souci. Ceci dit, les autorités conditionnent les déplacements terrestres et les confinent à des cas spécifiques. Les personnes nécessitant des besoins médicaux urgents, celles qui travaillent dans les secteurs public et privé et qui sont munies d'ordres de mission délivrés par leurs responsables sont exclues de cette décision. À cette dernière condition s'ajoute l'obtention d'une autorisation spéciale de déplacement délivrée par les autorités locales. L'aérien étant épargné par cette interdiction, le citoyen lambda peut-il s'en servir dans les déplacements internes, évitant ainsi la route ? Ce qui devrait créer un petit report des déplacements sur les vols. Ou cette mesure ne concerne-t-elle que les MRE et étrangers, entrés dans le pays avant cette décision ? Ou encore, ces conditions de déplacement s'appliqueraient-elles, de manière tacite, aux vols internes ? À l'ONDA (office national des aéroports), on rassure que « les vols domestiques sont maintenus, à condition de se munir des autorisations nécessaires requises par les autorités ». En attendant d'avoir plus d'informations sur les contours de ces mesures auprès des ministères, celles-ci appellent à la vigilance et au respect des règles de sécurité sanitaire mises en place depuis le lancement du processus de déconfinement. Pour rappel, au dimanche 26 juillet 2020, le Maroc avait franchi la barre des 20.000 cas confirmés, avec la ville de Tanger lancée dans une course effrénée pour prendre la tête des cas. Lire aussi | Covid-19 : une deuxième vague inévitable au Maroc ? La ville qui a mis le pied sur l'accélérateur en matière de dépistages, remontent désormais plus de cas quotidiens que de nombreuses villes. Une situation qui est à la fois optimiste, dans le sens où la révélation des cas conditionne une meilleure prise en charge des personnes, et pessimiste en ce qu'il renseigne sur les efforts qui restent peut-être à fournir dans d'autres villes. Plus de 600 nouveaux cas ont été détectés, en baisse malgré tout par rapport aux 811 cas du samedi. Tribune et Débats La tribune qui vous parle d'une actu, d'un sujet qui fait débat, les traitent et les analysent. Economistes et autres experts, patrons d'entreprises, décideurs, acteurs de la société civile, s'y prononcent et contribuent à sa grande richesse. Vous avez votre opinion, convergente ou différente. Exprimez-la et mesurez-vous ainsi à nos tribuns et débatteurs. Envoyez vos analyses à : [email protected], en précisant votre nom, votre prénom et votre métier.