Le secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) a dévoilé lors d'une visio-conférence le lundi 8 juin les propositions de son parti pour un plan de relance post Covid-19 dans le cadre de ce qu'il a appelé « un nouveau contrat politique ». Avant d'exposer le contenu de son nouveau contrat politique, Mohamed Nabil Benabdellah a décliné les actions préconisées par son parti pour atténuer l'impact de la crise sanitaire que traverse le pays. Le parti précise à ce sujet que les mesures incitatives doivent cibler les entreprises qui maintiennent les postes d'emploi et celles qui créent des emplois nouveaux. En contrepartie, l'Etat doit maintenir les engagements d'investissement des administrations, des établissements publics et des collectivités territoriales et accélérer leur réalisation.Il faut aussi simplifier les procédures relatives à la commande publique tout en renforçant le contrôle a posteriori. Au niveau social, le PPS prône le renforcement des mesures sociales et sanitaires urgentes au profit de tous les salariés impactés par la crise ainsi qu'un soutien exceptionnel au profit des petits agriculteurs. Il demande le lancement d'un large plan,de 2 à 3 ans, visant à améliorer l'environnement du travail et les conditions d'hygiène et de sécurité dans les unités productives. S'agissant des propositions pour un « nouveau contrat politique », le parti du livre les articule autour de trois axes. Le premier axe porte sur un plan de relance de l'économie sur de nouvelles bases. Le second axe cible, d'une part l'éradication de la précarité et la pauvreté, et d'autre part, la concrétisation de la justice sociale et la promotion de la culture. Le troisième axe concerne l'approfondissement de la vie démocratique et l'édification institutionnelle. Lire aussi | Coronavirus : le PPS salue les mesures d'accompagnement Concernant les nouvelles bases de relance de l'économie, le parti demande de donner la priorité à l'investissement public pour soutenir des grands plans économiques et industriels de développement afin de développer les secteurs stratégiques,consolider les infrastructures et renforcer la commande publique. Pour ce faire, l'Etat doit renforcer et créer des instruments publics de participation au financement des grands projets de développement, dont un fonds d'investissement public dédié à la participation au capital de certaines entreprises industrielles. Dans la même optique, il est demandé de remettre en activité la seule raffinerie du pays La Samir, et la mettre au service de la sécurité énergétique nationale. L'Etat doit aussi opter pour un déficit budgétaire exceptionnel afin de faire face à la situation actuelle. D'où la nécessité d'une plus grande souplesse par rapport au principe de la rigueur budgétaire pour une durée d'au moins 2 ans, tout en montrant une grande prudence afin de contenir les tensions inflationnistes. Au niveau fiscal, le parti demande la suppression du régime des exonérations fiscales dérogatoires,à l'exception des activités à caractère social ou celles relevant de l'utilité publique. Il demande aussi la mise en place d'une contribution de solidarité à la charge des assurances et des entreprises bénéficiant de monopole d'Etat ou de fait, tels que : CDG, OCP, ANFCC, ONCF, et l'ANP. Les autres mesures préconisées concernent la suppression de la déductibilité fiscale des contributions accordées au Fonds de gestion du coronavirus, l'instauration d'un impôt sur la fortune et d'un impôt sur l'héritage à partir de 10 millions de DH, une taxe spéciale sur la plus-value foncière due aux plans d'aménagement, l'instauration d'une nouvelle tranche de l'IR de 44% sur les très hauts salaires. Au niveau de la TVA, le PPS demande la suppression de la TVA sur tous les médicaments, la réduction des taux sur les produits de première nécessité et l'instauration d'un taux majoré de 40% sur les produits de luxe.