À l'issue d'une semaine qui devra connaitre (sauf grande surprise) la levée du confinement chez trois autres pays dont les populations sont déjà parmi les dernières à vivre une telle restriction de mouvement, le Maroc risque fort bien de «jouir», pour encore quelques jours, du douloureux privilège d'être le tout dernier pays au monde à instaurer un confinement strict. En effet, après la semaine du 4 mai qui avait été marqué par le début du «déconfinement» chez plusieurs nations (Inde, Italie, Portugal, Grèce, Tunisie, Malaisie, Liban, Espagne…), celle qui s'ensuivit débute, dès ce lundi 11 mai 2020, par l'entrée en vigueur en France d'un «déconfinement» progressif qui aura été des plus polémiques ces derniers jours à cause des interrogations et des appréhensions suscitées chez les citoyens français quant à sa délicate mise en œuvre pratique. Trois jours après, c'est l'Algérie qui lui emboitera le pas en mettant fin à un confinement qui restera, lui, dans les sinistres annales de la pandémie du Covid-19 comme l'un des plus cafouilleux à l'échelle de la planète depuis son entrée en vigueur le 24 mars à la seule Wilaya de Blida à la dernière annonce de sa prorogation datant du 27 avril. Enfin, le lendemain (le 15 mai), ça sera au tour des Roumains d'être autorisés à se déplacer librement sous certaines conditions encore plus fermes que celles adoptées par la France pour son plan de déconfinement comme le port obligatoire des masques de protection dans tous les espaces publics fermés et les transports publics. En attendant de recouvrer partiellement à partir du 20 mai (si pas de nouvelle prorogation !) leur vie d'avant, les Marocains auront, pour leur part, quand même vécu avec ce confinement strict, un épisode des plus éprouvants à l'échelle économique et sociale avec quelque 132 000 entreprises affectées (soit environ 60% du secteur structuré), plus de 900 000 salariés temporairement en arrêt de travail et au moins 4,3 millions de familles privées des revenus tirés du secteur informel ou d'emplois précaires.