Avec le coronavirus, le secteur de la franchise et du commerce en réseau enregistre une baisse de chiffre d'affaires de près de 90 %, voire l'arrêt total de toute activité. Une situation qui, selon la Fédération marocaine des franchises, menace sérieusement de nombreuses enseignes et pourrait aboutir à une fermeture définitive des structures les plus fragilisées. Bientôt un mois de confinement et les premiers chiffres concernant le secteur de la franchise et du commerce en réseau viennent d'être dévoilés par Fédération marocaine des franchises (FMF). En toute logique, les enseignes accusent un important recul de leur activité. Ainsi, selon cette dernière, ses membres ont enregistré une baisse d'activité de près de 90% de leurs chiffres d'affaires. L'activité de certaines enseignes est tout simplement à l'arrêt, selon la Fédération qui indique que la situation non seulement menace sérieusement de nombreuses enseignes mais pourrait aboutir à une fermeture définitive des structures les plus fragilisées. « Les ventes sur Internet ont certes augmenté en moyenne de 20 % », précise un opérateur dans le secteur de la distribution de jouets. Mais, cette augmentation ne permet de récupérer que 2 % des ventes habituellement réalisées en magasin. Il faut dire que « ces ventes Internet ne fonctionnent que pour certains secteurs pour lesquels les acteurs sont parvenus à poursuivre leur activité (culture/loisir/jouet, alimentaire spécialisé, équipement de la maison, beauté/santé) », dit-il. A contrario, les performances sur l'habillement en e-commerce sont en forte baisse. Du coup, le Comité exécutif de la FMF, sollicite l'appui des instances gouvernementales face aux problématiques et enjeux auxquels font face les acteurs de ce secteur. « Nous préconisons en ce sens des mesures économiques solides et efficaces et sollicitons les départements concernés pour plus d'actions solidaires avec les acteurs privés, en vue de dépasser ensemble ce cas de force majeure », précise la Fédération qui émet, dans ce sens, des recommandations qui pourraient contribuer à la survie des entreprises du secteur et au maintien de leur activité et de leur valeur ajoutée. Il s'agit, premièrement, « d'exonérer les engagements fiscaux (IS, IR, taxe professionnelle) pour 6 mois à partir du mois de mars, et ce sous réserve que l'activité des enseignes reprennent après la fin du déconfinement soit à la date appliquée par le Gouvernement ». Deuxio : la Fédération demande la mise en place d'une commission qui aura pour rôle de contrôler l'inflation des prix des matières premières post Covid-19 et d'intégrer cette dite commission afin de lui permettre de suivre de près l'évolution des prix pour le secteur. « Cette commission pourrait être renforcée à travers la création d'une solution digitale, accessible à tous les professionnels », exemple la FMF. Tertio : La Fédération propose de mettre en place un programme d'aides et de subventions pour les secteurs les plus touchés à hauteur du chiffre d'affaires déclaré avant de recommander également la suspension des décisions exécutoires en cours, prononcées par les tribunaux du Maroc envers les PME concernées, jusqu'à reprise et stabilité de l'économie nationale. Selon les chiffres officiels du Ministère de l'industrie et du commerce, le pays comptait plus de 600 réseaux de franchises pour plus de 5000 points de vente. Ces derniers sont répartis à travers les grandes villes du Maroc, « principalement Casablanca et Rabat vu la densité de la zone de chalandise et le pouvoir d'achat relativement élevé ». Le secteur le plus représenté en franchise est l'habillement et la lingerie (29%), la restauration (7%), l'ameublement (5%), la coiffure cosmétique (5%) et une kyrielle d'activités diverses comme les centres de remise en forme, les articles de cadeaux, les jouets, l'optique… L'évolution des secteurs d'activités poursuivait son chemin tout en laissant une large place à l'équipement de la personne dont le prêt à porter (41%), l'alimentaire (15%) et l'ameublement (7%). Casablanca totalise 38% des points de vente en franchise au Maroc, suivie de Rabat (18%), Marrakech (8%), Fès (5%), Agadir (4%), Tanger (4%). Lire aussi : L'Office des Changes vole au secours des Marocains bloqués à l'étranger