L'élection du Maroc au Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA), entérinée lors du 30e sommet de l'Union tenu en janvier 2018 à Addis-Abeba, marque une importante victoire pour la diplomatie marocaine et une consécration du rôle historique que le Maroc joue en tant que force de paix dans le continent africain. En accédant à cet organe central de l'UA, le Maroc concrétise un des principaux objectifs de sa diplomatie depuis son retour historique au sein de sa famille institutionnelle africaine, scellé en 2017. Les analystes africains relèvent que l'entrée du Maroc au sein du CPS représente un développement tout à fait logique au regard de la grande expérience que le royaume a accumulée en matière de maintien de la paix en Afrique et au-delà dans le monde entier. L'Institut des études sécuritaires (ISS, basé à Pretoria/Afrique du Sud), l'un des think-tanks les plus influents en Afrique, souligne dans ce contexte que la présence du Maroc au sein du CPS conforte le royaume dans son action inlassable en faveur de la paix, la stabilité et la sécurité. Le Maroc a su développer «un Soft Power», qui confirme sa vocation en tant que voix de paix et de modération et en tant que puissance capable d'apporter une précieuse contribution aux opérations de maintien de la paix en Afrique, note le centre de recherche dans un rapport. «Le Maroc a déjà fait montre de son engagement en faveur de la paix en Afrique à travers sa participation effective et efficace dans des missions de maintien de la paix, qui lui ont valu le respect à travers le continent», ajoute l'ISS. Imbu des valeurs que dictent l'appartenance à l'espace africain, le Maroc n'a, en effet, jamais hésité à porter main forte à ses frères africains, à travers le déploiement de contingents et d'hôpitaux médico-chirurgicaux de campagne et l'acheminement d'aides humanitaires directes au profit des populations des pays africains. Depuis le début des années 1960, plus de 60.000 casques bleus marocains ont participé à 5 missions de maintien de la paix de l'ONU en Afrique (Congo, Somalie, République Démocratique du Congo, Côte d'Ivoire et République Centrafricaine), 11 hôpitaux médico-chirurgicaux de campagne ont été déployés dans 10 pays africains et ont assuré plus de 530.000 prestations médicales au profit des populations locales, outre l'assistance humanitaire au profit de pays africains pendant plus d'un demi-siècle. Le Maroc, consolidant son soutien et son action en faveur de la paix et de la sécurité en Afrique, reste engagé aujourd'hui dans deux théâtres: en République démocratique du Congo (depuis 2001) et en République centrafricaine (depuis 2013) totalisant, depuis le début de leur déploiement, un effectif de plus de 28.000 Casques bleus. Six mois à peine après son élection au CPS, le Maroc s'est attelé, comme l'a souligné l'ISS dans une analyse à l'occasion du dernier sommet de l'UA tenu en Mauritanie, à promouvoir le dialogue sur la réforme de l'instance afin de renforcer son efficacité dans le traitement des questions et des défis pressants que l'Afrique doit relever dans les domaines hautement stratégiques de la paix et de la sécurité. Le Maroc donne, à travers cette mobilisation, la parfaite illustration de son activisme au sein des différentes structures de l'UA, en particulier le CPS. C'est ainsi que le royaume a vigoureusement poursuivi le dialogue avec les autres pays membres de l'UA, la société civile et les experts sur les moyens de donner davantage de force à l'action de cette importante structure de l'organisation continentale. Il s'agit d'un effort qui suscite l'adhésion de nombreux pays membres de l'Union, souligne le think-tank prétorien. Force est de constater qu'il est tout à fait normal pour un pays comme le Maroc de trouver au sein du CPS le cadre idoine pour mettre à contribution sa vaste expérience dans le domaine de la paix et la sécurité. Nul besoin de souligner dans ce contexte que le royaume, qui trône sur une zone hautement stratégique pour la paix et la sécurité régionale et internationale, est devenu une référence mondiale dans le domaine de maintien de la paix et la sécurité. Une réputation qui fait du Maroc un partenaire écouté de la communauté internationale. Les objectifs du CPS tels qu'ils sont définis dans l'Acte constitutif de l'UA, dont la promotion la paix, la sécurité et la stabilité selon les principes du règlement pacifique des conflits, s'inscrivent en droite ligne de la politique que le royaume a toujours adoptée en tant que membre responsable de la communauté des nations. C'est pour ces raisons que l'élection du Maroc au sein du CPS est venue répondre aux vœux exprimés aussi bien par la majorité des pays africains que par les centres de recherche stratégique et sécuritaire. Des responsables africains présents lors du 30e sommet de l'UA ont souligné que le Maroc a un rôle important à jouer pour le renforcement de la paix et la stabilité dans le continent, partant de la vaste expérience que le royaume a acquise dans ces domaines intrinsèquement liés au développement et à l'épanouissement des peuples. Le Maroc n'a jamais cessé de déployer des efforts louables dans les domaines de la paix et la sécurité dans le continent, a notamment dit le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, en marge de la 32e session ordinaire du Conseil exécutif de l'UA. Même son de cloche chez, Augustine Mahiga, ministre tanzanien des Affaires étrangères, qui a souligné que la présence du Maroc au sein de Conseil devra offrir au royaume une meilleure opportunité pour renforcer sa précieuse contribution aux domaines de paix et de sécurité dans le continent. Lors du sommet de Nouakchott (1er et 2 juillet 2018), l'engagement du Maroc en tant que membre agissant du CPS s'est illustré, avec une détermination sans faille à appuyer les actions visant à stabiliser la paix au Soudan du sud. Le même engagement a été exprimé en faveur des pays du Sahel avec lesquels le royaume entretient des liens multiséculaires, une coopération multiforme et des relations multidimensionnelle. Il s'agit ainsi d'une diplomatie qui se met vertueusement en branle conformément à la vision royale en faveur d'une Afrique en droit d'envisager son avenir sous le prisme de la paix, la stabilité, la cohésion et la prospérité. Une diplomatie qui donne toutes ses lettres de noblesse à la solidarité agissante du royaume avec l'Afrique, son prolongement naturel.