Les analystes de CFG Bank ont revu à la hausse leurs perspectives pour Marsa Maroc après l'obtention de nouvelles concessions dans le port de Nador West Med (NWM). La société a récemment signé un accord d'exploitation pour le terminal à conteneurs de la zone ouest, qu'elle gérera en partenariat avec CMA CGM, et prévoit la création d'une entité conjointe avec Terminal Investment Limited, filiale du géant MSC, afin d'administrer le terminal est. Dans une note publiée lundi 3 mars, CFG Bank estime que ces nouveaux accords permettront à Marsa Maroc de franchir un cap stratégique en matière de trafic conteneurisé. La capacité de traitement devrait ainsi atteindre 7 millions d'EVP à l'horizon 2033, contre 1,6 million d'unités attendues d'ici fin 2024. En conséquence, la banque maintient son objectif de cours à 731 dirhams par action et recommande de conserver le titre. Signé le 26 février, le contrat de concession du terminal ouest s'étend sur 25 ans. Il porte sur un quai de 1 440 mètres de long, avec un tirant d'eau de 18 mètres. L'infrastructure sera divisée en deux sections : une première, de 900 mètres, dédiée aux conteneurs, et une seconde, de 540 mètres, destinée au fret conventionnel. L'ensemble s'étendra sur 60 hectares et sera doté d'équipements modernes, dont huit portiques de quai (STS), vingt-quatre portiques sur pneus (RTG) et quatre grues mobiles de nouvelle génération. Un investissement de 280 millions d'euros sera mobilisé pour la première phase du projet, qui devrait entrer en service en 2027. Marsa Maroc compte s'appuyer sur son savoir-faire opérationnel et sur ses partenariats avec des armateurs de premier plan pour assurer le succès commercial du terminal ouest. Déjà présente sur la façade méditerranéenne avec trois terminaux de transbordement, la société renforce ainsi son ancrage sur ce segment. Grâce à la nouvelle infrastructure de Nador West Med, sa capacité totale de traitement des conteneurs atteindra 9 millions d'EVP, dont 7 millions destinés au transbordement. Les analystes de CFG Bank soulignent que le terminal TC3 de Tanger Med, principal moteur de la croissance du groupe ces trois dernières années, a atteint sa pleine capacité de 1,5 million d'EVP en 2023. Une optimisation des cadences de manutention pourrait porter ce volume à 1,8 million d'unités d'ici fin 2025, apportant une ultime impulsion aux revenus du groupe avant une stabilisation prévue en 2026. L'entrée en exploitation des nouvelles concessions de Nador West Med à partir de 2027 ouvrirait ainsi une nouvelle phase de développement pour Marsa Maroc. Par ailleurs, la stratégie d'internationalisation du groupe, illustrée par des projets en cours au Bénin, au Liberia et à Djibouti, pourrait constituer un autre levier de croissance. Les analystes de CFG Bank estiment toutefois que les impacts de cette expansion restent à préciser avant d'être intégrés dans leurs modèles de prévision. Enfin, Marsa Maroc pourrait bénéficier d'opportunités supplémentaires avec l'attribution de concessions dans le cadre de la stratégie nationale portuaire à l'horizon 2030. Des projets tels que le port de Dakhla Atlantique, dont l'entrée en service est prévue d'ici fin 2028, ainsi que ceux de Kénitra Atlantique et de Safi Grand Port, figurent parmi les infrastructures susceptibles de renforcer le positionnement du groupe dans les années à venir.