La tenue, mercredi, d'une réunion ministérielle chargée du suivi de la mise en œuvre de la feuille de route pour la réforme du système éducatif et de l'enseignement préscolaire (2022-2026), sous la présidence de Aziz Akhannouch a relancé le débat sur la suspension prolongée du Commission nationale, pourtant prévue par la loi-cadre relative à la réforme du système éducatif. Cette institution, restée inactive depuis trois ans, devait se réunir au moins deux fois par an, selon le décret fondateur. Présidant la réunion, Aziz Akhannouch a mis l'accent sur l'évaluation des progrès des réformes, notamment l'amélioration des apprentissages fondamentaux, la réduction de l'abandon scolaire et la promotion de la citoyenneté. Le chef du gouvernement, malgré les critiques, a réaffirmé l'engagement de l'exécutif à mettre en œuvre les hautes directives royales en soulignant les efforts consentis dans le financement et la mobilisation pour une transformation significative du secteur. Toutefois, des observateurs critiquent l'absence de l'activation des mécanismes juridiques prévus par la loi-cadre, indispensables pour garantir une gouvernance efficace et une convergence des politiques publiques en matière de réforme éducative. Selon l'opposition, la création de ce nouvel organe ministériel s'est faite sans base légale claire. Selon elle, «la paralysie de la Commission nationale a entraîné des dysfonctionnements majeurs dans la gouvernance et la coordination des réformes.». Elle a rappelé que cet organe s'était réuni à quatre reprises lors du précédent mandat gouvernemental (2017-2021), conformément au décret qui régit son fonctionnement. L'opposition a également souligné que la réunion de la nouvelle instance ne saurait compenser l'absence prolongée du Comité national, lequel est essentiel pour une approche globale et intégrée des réformes. Réponses officielles Interrogé sur ce sujet, Mustapha Baitas, ministre délégué chargé des relations avec le Parlement, a défendu l'initiative de Aziz Akhannouch. Lors d'une conférence de presse tenue après le Conseil de gouvernement hebdomadaire, il a affirmé que «le chef du gouvernement exerce ses prérogatives constitutionnelles et légales, notamment en présidant des comités ministériels pour traiter des questions prioritaires.» Au cours de la réunion, il a été souligné que le budget alloué au ministère de l'éducation nationale avait été porté de 62 milliards de dirhams en 2021 à 91 milliards de dirhams dans le projet de loi de finances 2025, soit une augmentation de 45 %. Les participants ont également évoqué les avancées réalisées dans l'enseignement préscolaire, où le taux de scolarisation a atteint 80 %, avec un objectif de 90 % d'ici 2026, ainsi que les efforts en cours pour généraliser les «institutions pionnières» dans les écoles primaires et secondaires. Bien que le gouvernement mette en avant ses réalisations, les critiques restent vives quant à l'absence prolongée de la Commission nationale. Les observateurs soulignent qu'une telle situation risque de compromettre l'efficacité des réformes et la gestion intégrée des politiques éducatives, essentielles pour relever les défis structurels du secteur.