Voici en six points clés la note de conjoncture publiée par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), au titre du mois de février 2024 : 1. Environnement international : – Economie mondiale : la croissance du PIB mondial devrait se poursuivre à un rythme modéré (3,1% en 2024 après 3,1% en 2023, selon le FMI), freinée par la persistance des taux d'intérêt élevés et une faiblesse du commerce mondial. L'économie américaine montre une résilience remarquable (2,1% après 2,5%) – Zone euro : reprise moins forte que prévu initialement en 2024 (0,8% après 0,5% en 2023, selon la Commission européenne), notamment en Allemagne (0,3% après -0,3%) et en France (0,9% après 0,9%). – Euro : 1,08 dollar le 19 février, en repli de 3% depuis son pic fin décembre. – Pétrole : 86 dollars pour le baril du Brent le 19 février, en hausse de 14% depuis son creux début janvier. 2. Tendances sectorielles : – Secteur primaire : adoption de mesures pour faire face au stress hydrique, amélioration de la valeur ajoutée du secteur agricole (+6,3% à fin septembre), augmentation du volume des débarquements de la pêche côtière et artisanale (+15,2% à fin janvier). – Secteur secondaire : redressement de l'activité du secteur minier au T4 (production de phosphate : +36,5%), performance positive de la production de l'énergie électrique (+2,4% à fin 2023), poursuite de la dynamique favorable du secteur des BTP (ventes de ciment : +6,6% en janvier 2024 après +5,4% au deuxième semestre 2023), évolution positive du secteur manufacturier en 2023 (VA : +0,3% à fin septembre ; TUC : +2,1 points à 74,4% à fin 2023). – Secteur tertiaire : performances records des indicateurs du tourisme à fin 2023 (arrivées : +33,6%, nuitées : +34,9%, recettes voyages : +11,7%), dynamique remarquable de l'activité portuaire (+7,4% à fin 2023) et du transport aérien de passagers (+14,6% à fin janvier 2024), évolution positive du secteur des télécommunications à fin septembre (parcs mobile et internet : +4,9% et +8,1% respectivement). 3. Ménages et entreprises : – Consommation des ménages : évolution modérée en 2023, dans un contexte marqué par la sécheresse, la progression du taux de chômage et la hausse des prix, bien qu'en atténuation depuis mars 2023. Toutefois, elle bénéficierait de la dynamique des transferts des MRE et des mesures prises pour soutenir le pouvoir d'achat des ménages. Ces mesures sont renforcées, par ailleurs, par l'importance des transferts publics directs, ciblant notamment les ménages visés par le programme d'aide sociale directe. Il importe de signaler que l'inflation continue sa décélération pour s'établir à 2,3% en janvier 2024. – Maintien de l'effort d'investissement à fin 2023, stimulé par les grands projets engagés dans différents secteurs et le raffermissement des dépenses d'équipement du Budget Général de l'Etat (+18,1% en 2023), et bénéficiant du comportement favorable des importations des biens d'équipement et des crédits à l'équipement (+14,4% et +10,2% respectivement). 4. Echanges extérieurs : – Légère hausse des exportations à fin 2023 (+0,2%), due essentiellement à l'augmentation des ventes des secteurs de l'automobile (+27,4%), de l'électronique et électricité (+28,4%) et du textile et cuir (+5%) d'une part, et à la baisse de celles des phosphates et dérivés (-34,1%) d'autre part. – Repli des importations de 2,9% à fin 2023, imputable principalement au recul des importations des produits énergétiques (-20,4%), des demi produits (-10,5%) et des produits bruts (-28%). – Allégement du déficit commercial de 7,3% et amélioration du taux de couverture de 1,9 point soit 60% à fin 2023. – Avoirs Officiels de Réserve : couverture de 5 mois et 15 jours d'importations de biens et services à fin 2023. 5. Finances publiques : – Réduction du déficit budgétaire de 12,2%, par rapport à l'année précédente, atteignant 62,8 milliards de dirhams à fin 2023. Cette évolution est, principalement, attribuable au raffermissement des recettes ordinaires (+7,4%), plus important que celui des dépenses globales (+3,6%). – Rapporté au PIB, le déficit budgétaire s'est établi à 4,4%, en légère baisse par rapport aux prévisions de la LF 2023 (4,5% du PIB) et en amélioration de 1 point du PIB comparativement à l'année 2022 (5,4% du PIB). 6. Financement de l'économie : – Ralentissement du taux de progression des crédits bancaires à +5,2% à fin décembre 2023 après +7,5% un an auparavant, imputable notamment à la décélération de la croissance des crédits au secteur non financier (+2,9% après +7,9% l'année précédente), dont les crédits aux sociétés non financières (+3,3% après +11,6%) et les crédits aux ménages (+2,1% après +3,6%). – Poursuite de l'évolution positive des indicateurs de la Bourse de Casablanca à fin janvier 2024, notamment, les indices MASI et MASI 20 (+3,1% et +2,5% respectivement par rapport à fin décembre 2023) et la capitalisation boursière (+2,9% à 644,3 milliards de dirhams).