Des experts marocains et étrangers ont souligné, lundi à Assilah, la nécessité de repenser l'Afrique et ses partenariats stratégiques, en s'éloignant des anciens paradigmes devenus obsolètes. Lors d'un panel intitulé « L'Afrique, l'Occident et les orientations du nouvel ordre international: déterminants du partenariat stratégique », organisé dans le cadre de la 37ème édition de l'université ouverte Al Moutamid Ibn Abbad, les intervenants ont débattu des nouvelles perspectives pour le continent africain, au regard des changements internationaux, notamment le déclassement de l'occident et le réveil de l'Afrique. S'exprimant à cette occasion, le secrétaire général de la Fondation du Forum d'Assilah, Mohamed Benaissa, a souligné que ce panel, qui s'inscrit dans le cadre du colloque « L'Afrique et l'Occident: héritage et perspective », traite des différentes facettes du développement en Afrique, mais également des défis auxquels fait face le continent, en raison de son voisinage, de son passé colonial et de ses liens culturels, économiques et politiques toujours présents. Ces liens, a-t-il enchainé, s'apparentent souvent à des liens de tutelle, voire de contrôle de la part de l'Occident, or les nouveaux changements de l'ordre international ont donné lieu à un réveil du continent et une nouvelle vision qui cherche à redéfinir les partenariats avec l'Occident, notamment avec l'Europe. De son côté, le président de l'université ouverte de Dakhla, Driss Guerraoui, a indiqué que la problématique qu'examine cette édition de l'université ouverte Al Moutamid Ibn Abbad est à la fois d'actualité et porte sur une question géostratégique importante, à savoir la place de l'Occident et de l'Afrique dans un nouveau monde. « Nous constatons un réel déclassement de l'occident dans le cadre des relations internationales, au moment où nous assistons à un réveil de l'Afrique et une prise de conscience du continent », a-t-il dit, notant que le monde assiste à un essoufflement des démocraties occidentales, ainsi qu'à une réelle « panne de sa croissance », avec des perspectives imprévisibles, tandis que l'Afrique peut se targuer d'avoir d'immenses ressources naturelles et un patrimoine immatériel important. M. Guerraoui a, à cet égard, souligné la nécessité de repenser l'Afrique, à la lumière de ces changements, afin de construire de nouveaux modèles de développement conformes aux aspirations des peuples africains et leurs attentes, soulignant que le contient doit s'unir et être solidaire. Pour sa part, le Vice-président de l'Assemblée nationale de la République du Sénégal, Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre d'Etat et ancien ministre des Affaires étrangères, a indiqué que l'Occident a longtemps fait preuve d'un « unilatéralisme à prétention universelle », à travers des décisions qui ont la vocation de vérité, estimant que l'Occident, en particulier l'Europe, a perdu de sa puissance. « L'Afrique a longtemps subi les paradigmes occidentaux en les acceptant tels quels », a-t-il fait savoir, plaidant pour la mise en place d'un paradigme endogène qui correspond à la réalité africaine et à ses aspirations. Cette édition, qui se tient du 6 au 26 octobre, sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, à l'initiative de la Fondation du Forum d'Assilah, en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication (département de la Culture) et la commune d'Assilah, est marquée par l'organisation de plusieurs colloques et des activités culturelles et artistiques.