Le lancement du système "Tifli Moukhtafi" marque le passage vers une nouvelle approche dans la recherche des enfants disparus ou enlevés, a affirmé, mardi à Kénitra, la présidente du Pôle de la coopération judiciaire internationale et des droits de l'Homme à la présidence du Ministère public, Ouafae Zouidi. Cette initiative numérique est fondée sur la disponibilité des bases de données et des mécanismes du système d'alerte, et les opportunités offertes par la technologie et l'intelligence artificielle dans ce domaine, a-t-elle expliqué lors du lancement officiel du système "Tifli Moukhtafi", à l'initiative de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) en partenariat avec la société "Meta". Dans le même ordre d'idées, elle a estimé que le lancement de ce système établit une nouvelle vision dans le traitement de la question de disparition des enfants, et apporte de nouvelles solutions qui vont au-delà des moyens traditionnels limités utilisés pour la protection nécessaire des enfants disparus ou enlevés. La Constitution marocaine stipule explicitement la nécessité d'assurer une protection juridique à tous les enfants sur le même pied d'égalité, quelle que soit leur situation familiale, a-t-elle poursuivi, notant qu'il s'agit d'un engagement que notre pays a cherché à renforcer par des pratiques opérationnelles dans le cadre desquelles le ministère public a accordé un intérêt particulier aux questions des enfants se trouvant dans diverses situations. De son côté, le représentant du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), Adil Bouhia, a exprimé l'adhésion du Conseil à tous les efforts déployés pour renforcer le système de protection de l'enfance, dans le cadre de ses compétences et ses attributions constitutionnelles et légales, relevant que le CSPJ veille, dans ce contexte, à être en phase avec les progrès techniques et scientifiques nécessaires pour accroître l'efficience de la performance judiciaire à cet égard. M. Bouhia a souligné que le Conseil, partant de ses missions constitutionnelles liées essentiellement à la protection des droits et des libertés et à la garantie de la sécurité judiciaire, veille dans le cadre des objectifs tracés dans son plan stratégique 2021-2026, à prendre toutes les initiatives à même de promouvoir l'efficience du système de justice pour la préservation de ces droits, au premier rang desquels les droits des enfants. Le Conseil oeuvre aussi à augmenter le nombre de magistrats spécialisés dans le domaine de l'enfance et de la famille, en prenant en considération les critères de compétence et de spécialisation pour assurer un traitement positif des affaires relatives à ces catégories vulnérables, a-t-il dit. Il veille également à instaurer les mécanismes de coordination entre le pouvoir judiciaire et les départements concernés en vue de prendre des mesures au service des intérêts de l'enfant, a-t-il poursuivi, notant que partant de leur rôle, les tribunaux du Royaume, à leur tête la Cour de cassation, ont rendu des décisions visant la protection judiciaire de l'enfant. Pour sa part, la représentante de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), Firdaouss Metqal, a indiqué que la catégorie des enfants utilise de plus en plus les appareils électroniques ce qui l'a rend plus exposée aux dangers, dont le harcèlement électronique. Elle a relevé que la violence digitale peut conduire à des attitudes négatives avec des graves répercussions sur la sécurité et la santé des enfants victimes, conduisant ainsi à des troubles psychologiques, rappelant les initiatives prises par la CNDP sur les plans national et international pour sensibiliser les personnes concernées notamment les enfants et adolescents aux dangers du monde digital.