Le Maroc a annoncé vendredi le rappel de son ambassadeur à Tunis après que le président tunisien Kais Saied ait accueilli le chef du Front Polisario avant un forum Japon-Afrique. Brahim Ghali a été reçu vendredi par Kais Saied avant le Ticad (Tokyo International Conference on African Development) organisé samedi et dimanche à Tunis. Saied lui a réservé un accueil digne d'un chef d'Etat, traitement qu'il n'a pas réservé aux présidents africains. C'est dire que cette affaire pue les pétrodollars algériens, tant les reconnaissances de la pseudo RASD ont toujours été payées par le contribuable algérien. La diplomatie tunisienne a affirmé, dans un communiqué publié dans la nuit du 26 au 27 août, qu'une invitation a été envoyée à tous les membres de l'Union africaine pour cet événement. Ce qui disconvient à la réalité puisque Tunis a invité «unilatéralement» Brahim Ghali à ce sommet «contre l'avis du Japon et en violation du processus de préparation». «Le processus de partenariat du TICAD rassemble le Japon, les pays africains et 4 co-organisateurs (UN, PNUD, Banque Mondiale, Commission Union africaine)», tiennent à préciser des sources au fait du dossier. Concernant le sommet de le Ticad-8 (Tunis, 27-28 août 2022), «les invitations ont été co-signés exclusivement par le Premier ministre du Japon et le président de la Tunisie et transmises de façon bilatérale par les ambassades du Japon accréditées en Afrique», pointent nos sources. «Cinquante invitations ont été ainsi co-signées et envoyées, c'est-à-dire les 54 Etats reconnus officiellement par le Japon excluant les pays faisant l'objet de sanctions de la part de l'Union africaine (Mali, Burkina Faso, Guinée, Soudan)», a-t-on précisé. La Tunisie, toujours selon les sources de Barlamane.com, «avait pris l'engagement par note verbale (n°597 du 5 août 2022), que seuls les pays officiellement invités seront admis à participer au sommet de le Ticad-8 à Tunis», affirmant qu'il «en a été également ainsi de la réunion ministérielle préparatoire organisée par le Japon en visioconférence le 12 mars.» Selon nos informations, «l'enregistrement et l'accréditation des délégations ont été assurés pour des raisons pratiques via une plate-forme tunisienne», les autorités du pays «avaient maintes fois affirmé que ne seront enregistrées et badgées que les délégations officiellement et conjointement invitées par le Japon et la Tunisie.» Lors de la réunion des hauts fonctionnaires, préparatoire du sommet TICAD8, tenue le 25 août à Tunis, «aucun siège n'a été prévu pour une quelconque entité non invitée officiellement», a-t-on insisté. La délégation japonaise, qui avait la responsabilité de la gestion de cette réunion des hauts fonctionnaires de le Ticad-8, «a catégoriquement refusé l'admission dans la salle de cette réunion du représentant des Polisario présent sur les lieux», a-t-on appris. Selon nos sources toujours, «la délégation algérienne, relayée par d'autres, a demandé l'admission des mercenaires que celle-ci a été dûment invitée, accréditée et badgée, par la Tunisie – pays d'accueil». La délégation tunisienne n'a pas contesté cette déclaration tandis que la délégation japonaise, «a confié avoir été surprise par ce constat, et a affirmé que le badge porté par le représentant des mercenaires, portait bien la mention RASD.» À la fin de la réunion des hauts fonctionnaires du Ticad-8, suspendue durant quatre heures pour la tenue de tractations entre les délégations, le chef de la délégation japonaise a déclaré qu'«en raison du blocage enregistré sur la participation d'une entité non-reconnue par le Japon, la réunion est ajournée». Une réunion technique allait se tenir pour la discussion exclusivement du texte de la déclaration. Le président de la commission de l'Union africaine, lui, a envoyé le 18 août une invitation aux séparatistes «bien que la commission de Union africaine n'ait, à aucun moment, été mandatée pour l'envoi d'invitations», a-t-on indiqué. Le Japon a protesté par une note verbale le 19 août contre cette «entorse» au processus dûment «établi et convenu», et a considéré qu'elle n'était pas opposable à Tokyo. La décision 762 des chefs d'Etat de l'Union africaine n'a jamais tranché la question du format de participation au partenariat de la Ticad, qui n'a jamais été considéré ni partenariat continent à continent ni continent à organisation pouvant justifier la participation de tous. La décision du Conseil exécutif de l'Union africaine tenu à Lusaka, en juillet, telle que validée par le comité de rédaction, a confirmé la validité de la décision 762, en appelant à «favoriser l'inclusivité en conformité avec les décisions pertinentes de l'Union africaine». «La décision unilatérale des autorités tunisiennes d'admettre les séparatistes à ce sommet a été par conséquent prise en violation des décisions pertinentes de l'Union africaine et du processus conjointement convenu avec la partie japonaise en matière d'invitation, d'accréditation et de participation au sommet du Ticad-8», a-t-on conclu.