Des témoins rapportent que des coups de feu ont été entendus ce dimanche dans plusieurs casernes militaires du Burkina-Faso, y compris à Ouagadougou la capitale. Des coups de feu ont été entendus dimanche dans plusieurs casernes du Burkina Faso, dont deux de la capitale Ouagadougou, indiquent ce matin de sources militaires et des d'habitants. Le gouvernement du Burkina Faso a reconnu que ces «tirs» ont eu lieu, mais démenti «une prise de pouvoir par l'armée». «Des informations véhiculées dans des réseaux sociaux tendent à faire croire à une prise de pouvoir par l'armée en ce jour» de dimanche, indique un communiqué du porte-parole du gouvernement, Alkassoum Maiga. «Le gouvernement, tout en reconnaissant l'effectivité de tirs dans certaines casernes, dément ces informations et appelle les populations à rester sereines», ajoute-t-il. «Depuis 1h du matin, des tirs ont été entendus ici à Gounghin provenant du camp Sangoulé Lamizana», avait affirmé ce matin un militaire d'un quartier situé à la sortie ouest de Ouagadougou, ce qu'ont confirmé des habitants, parlant de «tirs de plus en plus nourris». Des tirs ont également été entendus dans un autre camp militaire de Ouagadougou, celui de Baba Sy, à la sortie sud de la capitale, et à la base aérienne proche de l'aéroport, selon des sources militaires. Des coups de feu se sont également produits dans des casernes de Kaya et Ouahigouya (nord), selon des habitants. Ces mouvements dans des casernes burkinabè surviennent au lendemain de nouvelles manifestations de colère d'habitants excédés par l'impuissance des autorités à faire face à la violence jihadiste qui ravage le Burkina Faso depuis 2015. Des habitants du quartier Gounghin ont affirmé que des tirs étaient toujours entendus en milieu de matinée au camp Sangoulé, qui abrite la Maison d'arrêt et de correction des armées (Maca). C'est là qu'est détenu le général Gilbert Diendéré, proche de l'ancien président Blaise Compaoré renversé en 2014 qui vit depuis en Côte d'Ivoire : le général Diendéré a été condamné à 20 ans de prison pour une tentative de putsch en 2015 et est actuellement jugé pour son rôle présumé dans l'assassinat de l'ancien président Thomas Sankara, icône panafricaine, en 1987.