L'Allemagne souhaiterait ainsi acheter 30 millions de doses du vaccin Spoutnik, à raison de 10 millions de doses chaque mois entre juin et août, précise le ministre-président saxon. L'Allemagne envisage d'acheter 30 millions de doses du vaccin russe anti-Covid-19 Spoutnik, qui n'a pas encore reçu le feu vert de l'Europe, a indiqué jeudi le ministre-président de la Saxe, Michael Kretschmer. «Nous plaidons avec force en faveur d'un processus d'approbation rapide d'ici le mois de mai», a tweeté cet élu conservateur d'ex-RDA, qui s'est entretenu avec le ministre russe de la Santé, Mikhaïl Mourachko. L'Allemagne souhaiterait acheter 30 millions de doses, à raison de 10 millions de doses chaque mois entre juin et août, précise le ministre-président saxon. M. Kretschmer effectue depuis mercredi une visite de plusieurs jours en Russie, dans un contexte tendu entre Moscou et Berlin, marqué par la concentration de troupes russes à la frontière avec l'Ukraine ou le sort réservé à l'opposant Alexeï Navalny, soigné en Allemagne après un empoisonnement et depuis incarcéré en Russie, où son état de santé est jugé alarmant par ses proches et médecins. Le dirigeant allemand a notamment eu un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine. Le président russe a «confirmé la disponibilité de la partie russe à coopérer avec les partenaires allemands à cette fin, notamment pour organiser les livraisons et la production commune de vaccins», selon un communiqué du Kremlin. Le Fonds souverain russe (RDIF), qui a financé le développement de ce vaccin, avait indiqué le 8 avril avoir débuté les négociations avec Berlin «pour un contrat d'achat anticipé». Le ministre allemand de la Santé Jens Spahn avait justifié la décision de Berlin de faire cavalier seul par le refus de la Commission européenne de négocier au nom des Vingt-Sept l'achat du Spoutnik V, contrairement à ce qu'elle a fait avec d'autres vaccins contre la Covid-19. La Bavière avait de son côté négocié un «contrat préliminaire» en vue de recevoir 2,5 millions doses du vaccin russe, sous réserve du feu vert européen. La région de Mecklembourg-Poméranie occidentale lui avait emboîté le pas, annonçant également une précommande. La question de l'utilisation du Spoutnik est controversée en Europe. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a ainsi reproché récemment à la Russie d'en faire un outil de «propagande» dans le monde. L'EMA n'a pas fixé d'échéance concernant sa décision sur le Spoutnik alors que pour les autres laboratoires ayant jusqu'ici soumis leur vaccin contre la Covid-19 à une approbation, l'EMA avait examiné les données fournies durant 2 à 4 mois.