Les observateurs de la politique dans le monde Arabe constatent au moins une chose: Les monarchies arabes- Maroc, Jordanie, Arabie Saoudite, Oman, Emirats Arabes Unis (EAU) Qatar, Bahreïn et Koweït- ont prouvé qu'elles ont pu résister au Printemps arabe. Pas une de ces monarchies n'est tombée, écrit la revue américaine de politique étrangère « The National Interest ». Dans un article intitulé « Allah protège le roi », la publication rappelle que les tentatives d'instaurer la démocratie dans les autres pays, qu'ils soient des régimes militaires ou système de parti unique etc… se sont avérés vaines causant l'instabilité et l'effusion de sang. Ce qui n'est pas le cas des monarchies qui ont été capables d'assurer un tant soi peu de stabilité institutionnelle, de l'Etat de droit nécessaire pour le développement économique et social, tout en étant enracinées dans la tradition, et en conciliant entre le fondamentalisme et l'excès de l'occidentalisation. En plus, plusieurs monarchies arabes, jadis populaires, ont été renversées par des petits groups d'officiers militaires inspirés par l'exemple de Gamal Abdel Nasser en Egypte, comme ce fut le cas en Libye, au Yémen et en Irak. Selon l'auteur de cet article, l'avantage principal d'un monarque dans un pays arabe est son rôle d'unificateur, de figure paternelle dans des pays fragmentés religieusement et tribalement. Le dirigeant traditionnel Arabe, qu'il soit appelé émir, sultan, cheikh ou malik (roi), incarnait certains aspects égalitaires qui garantissaient sa légitimité et le rendait populaire aux yeux de son peuple, se mettant à sa disposition, et se montrant généreux et magnanime. Certes, la richesse pétrolière a beaucoup aidé en cela les monarchies riches du Golfe pour se maintenir au pouvoir, note cependant The National Interest qui souligne l'important du rôle du roi en tant que personnalité conciliante. Il donne ainsi l'exemple de la Jordanie dont les rois Hussein et Abdallah ont assuré un équilibre entre la population sédentaire, souvent palestinienne, et les Bédouins. Il en est de même du Maroc, où, selon l‘auteur, la monarchie a joué un rôle similaire en faisant en sorte que les islamistes et les partis laïques s'entendent contrairement à l'Egypte post-Moubarak où différentes factions s'entre-déchirent pour s'imposer. Même au Bahreïn, la monarchie Sunnite jouit d'un certain prestige, le cas également pour les autres monarchies. Ce qui fait dire à l'auteur de cet article, Akhilesh Pillalamarri, qu'étant donné le lien entre stabilité, légitimité et monarchie dans le monde Arabe, il n'est pas dans l'intérêt des Etats-Unis et autres pays occidentaux d'entreprendre une quelconque politique qui pourrait déstabiliser les monarchies existantes menant ainsi à un désastre. Pour des raisons idéologiques et politiques, il est peu probable que les Etats-Unis puissent contribuer au rétablissement de la monarchie en Libye, mais il est certain qu'ils ne feront rien pour entraver un quelconque effort dans ce sens. La Libye et le Yemen sont deux pays qui pourraient bien se porter en restaurant la monarchie et le sentiment monarchique est particulièrement fort en Libye, conclut The National Interest.