Le principe de ces sanctions ciblées – interdiction de visa et gel des avoirs dans l'UE – avait été décidé lors d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères le 22 février. Les Etats membres de l'UE ont officialisé lundi des sanctions contre quatre hauts fonctionnaires russes impliqués dans les procédures judiciaires engagées contre l'opposant russe Alexeï Navalny et dans la répression menée contre ses partisans. Le principe de ces sanctions ciblées – interdiction de visa et gel des avoirs dans l'UE – avait été décidé lors d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères le 22 février. Les ambassadeurs des Vingt-Sept ont donné leur feu vert lundi matin. Selon deux sources européennes, les personnalités sanctionnées sont Alexandre Kalachnikov, directeur des services pénitenciers, Alexandre Bastrykine, responsable du Comité d'enquête russe, Igor Krasnov, procureur général, et Viktor Zolotov, chef de la Garde nationale de Russie. Leurs noms doivent être publiés mardi au Journal officiel de l'UE. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko, a affirmé que son pays répondrait «bien sûr» aux sanctions de l'UE. «L'Union européenne continue sur une voie absolument illégale, c'est une impasse absolue», a-t-il déclaré, cité par l'agence de presse russe Interfax. Les Européens avaient déjà décidé mi-octobre de sanctionner six personnalités russes, dont des proches du président Vladimir Poutine, après l'empoisonnement d'Alexeï Navalny. L'opposant russe de 44 ans est arrivé dimanche dans une région à 200 kilomètres à l'est de Moscou pour purger dans une colonie pénitentiaire une peine de deux ans et demi de prison, que lui et ses soutiens dénoncent comme politique. La justice russe a commué en janvier dernier en prison ferme une peine avec sursis à laquelle il avait été condamné en 2014. En 2017, la Cour européenne des droits de l'Homme avait estimé que dans ce dossier Alexeï Navalny et son frère Oleg avaient été privés de leur droit à un procès équitable, dénonçant des décisions de justice « arbitraires et manifestement déraisonnables ». Deux expertes indépendantes des Nations unies ont réclamé lundi une enquête internationale sur l'empoisonnement en août du principal opposant au Kremlin dont elles réclament la «libération immédiate». Navalny est visé par de multiples procédures judiciaires depuis son retour en Russie en janvier de cinq mois de convalescence en Allemagne suite à un empoisonnement, dont il accuse Vladimir Poutine et les services secrets d'être responsables. Son arrestation le 17 janvier a provoqué en Russie d'importantes manifestations, auxquelles les autorités ont répondu par plus de 11 000 arrestations, suivies généralement d'amendes et de courtes peines de prison.