Les autorités judiciaires ont déjà identifié 170 suspects des violences au Capitole et anticipent des «centaines» d'inculpations sur les mois à venir, dont certaines pour «sédition», a déclaré mardi un haut responsable du ministère de la Justice. La justice a pour l'instant retenu «les chefs d'inculpation les plus simples pour agir le plus vite possible», comme ceux d'«intrusion illégale» ou de «port d'armes non autorisé», a expliqué le procureur fédéral de Washington, Michael Sherwin. Sédition et conspiration Mais les poursuites pourront être requalifiées ultérieurement et «nous envisageons de retenir des crimes majeurs comme la sédition et la conspiration» pour les actes les plus graves, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse. Une cellule composée de procureurs expérimentés dans les dossiers de sécurité nationale et de corruption a été formée pour préparer des poursuites de ce type, qui sont passibles de peines pouvant aller jusqu'à 20 ans de prison, a-t-il dit. Des centaines de partisans de Donald Trump ont envahi le siège du Congrès à Washington, le 6 janvier, semant le chaos et la violence au moment où les parlementaires certifiaient la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle. La police fédérale a immédiatement mobilisé des équipes pour identifier les participants à cet assaut grâce aux nombreuses photos et vidéos postées sur les réseaux sociaux. Bombes artisanales Soixante-dix personnes ont déjà été inculpées, dont certaines figures du mouvement comme Jake Angeli, connu pour sa coiffe de bison, ou Richard Barnett, qui a posé les pieds sur le bureau de la cheffe démocrate au Congrès Nancy Pelosi. Des bombes artisanales avaient par ailleurs été découvertes à proximité du Capitole, près des bureaux des partis démocrate et républicain. «Elles étaient réelles, avec de vrais détonateurs et un retardateur», a souligné Michael Sherwin. L'enquête doit déterminer s'il s'agissait d'une diversion pour occuper la police du Capitole au moment de l'assaut ou d'un projet «plus malfaisant».