Les écoles sont restées fermées lundi à Madrid, mais le trafic ferroviaire et aérien a pu reprendre, après l'énorme tempête de neige de ce week-end. Écoles et tribunaux fermés, trottoirs transformés en patinoires : Madrid et une partie de l'Espagne restaient paralysées lundi 11 janvier, deux jours après le passage d'une tempête de neige historique. Prises au dépourvu par l'ampleur de ces chutes de neige inédites, qui ont donné samedi et dimanche des allures de station de ski à l'une des plus grandes villes européennes, les autorités n'avaient toujours pas déneigé des quartiers entiers de la capitale espagnole. À court de sel et avec trop peu de chasse-neige, elles se sont concentrées sur les axes principaux, peu à peu dégagés. Et elles craignaient surtout désormais les dangers du gel, alors qu'une vague de froid inédite frappe Madrid et le centre du pays avec des minimales de -11 °C lundi et de -13 °C attendues mardi. Distribution des vaccins « garantie » Le ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a en revanche assuré que la poursuite de la campagne de vaccination contre la Covid-19 n'était pas compromise. « Les retards – si retards il y avait – vont être minimes et légers », a-t-il déclaré sur la radio RNE, en ajoutant que la distribution du vaccin vers toutes les régions était « garantie ». Les 350 000 doses du vaccin de Pfizer/BioNTech, arrivées lundi, ont en revanche dû atterrir à Barcelone (nord-est) et Vitoria (nord) et non à Madrid, en raison des conditions. Baptisée Filomena, cette tempête, qui a entraîné de fortes pluies dans d'autres régions, a fait au moins trois morts dans le pays. 3 500 tonnes de sel Un silence relatif, entrecoupé de bruits de pelles raclant la glace et de quelques rares passages de véhicules, régnait dans la capitale espagnole. Les rues étaient plus désertes que dimanche, où malgré les appels à rester chez soi, de nombreux Madrilènes étaient sortis, à pied ou à ski, pour jouer dans la neige ou faire les courses, donnant lieu à de longues files d'attente devant les rares supermarchés ouverts. Les habitants ayant mis le nez dehors dans le quartier de Prosperidad marchaient tout doucement ou s'aidaient de bâtons pour éviter de glisser. Le marché était inhabituellement désert et Gabriel Madrid, propriétaire d'un magasins de chaussures, craignait de ne pas pouvoir recevoir « de marchandise jusqu'à vendredi ». Afin de dégager les rues, la région de Madrid a distribué 277 tonnes de sel aux différentes municipalités de la zone et doit en recevoir quelque... 3 50 0autres tonnes qui seront acheminées ces prochains jours depuis une région de l'est de l'Espagne. Les écoles, des maternelles aux universités, y resteront fermées lundi et mardi, tout comme les tribunaux, les musées, centres culturels et bibliothèques qui garderont portes closes jusqu'à mercredi. Les autorités multiplient les appels à rester plus que jamais chez soi, en pleine pandémie, afin de ne pas créer de problèmes sur les routes et de compromettre l'accès aux hôpitaux et l'approvisionnement des magasins. Au total, 138 routes du pays restaient coupées lundi tandis que près de 700 ont été « affectées » par ces intempéries, a indiqué le ministère de l'Intérieur. « Pour ta sécurité et afin d'éviter de bloquer le passage des marchandises et des services essentiels, ne sors pas en voiture sauf si cela est obligatoire », a tweeté le gouvernement. À l'aéroport de Madrid Barajas, qui a été fermé presque tout le week-end, l'activité a repris progressivement, quelques vols ayant pu décoller dans la nuit de dimanche à lundi. Alors que les bus publics sont toujours à l'arrêt, le métro de la capitale a fonctionné sans interruption pour la deuxième nuit consécutive. De nombreuses lignes de train longue distance ne fonctionnaient toujours pas lundi matin entre Madrid et des villes comme Barcelone, Saragosse ou Salamanque, et la reprise restait partielle pour le réseau des trains de banlieue.