Le vaccin Oxford/AstraZeneca est très attendu car il est relativement peu coûteux (quatre dollars la dose) et peut être conservé dans des congélateurs conventionnels et non à -70 degrés comme celui de Pfizer/BioNTech par exemple. Le groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca a affirmé avoir trouvé, après des recherches supplémentaires, «la formule gagnante» pour son vaccin contre la Covid-19 développé avec l'Université d'Oxford, sur lequel le régulateur britannique doit se prononcer dans les tout prochains jours. «Nous pensons que nous avons trouvé la formule gagnante et comment arriver à une efficacité qui, avec deux doses, est élevée comme celle des autres», a déclaré le directeur général Pascal Soriot dans le Sunday Times, assurant que son vaccin assurait une «protection de 100 %» contre les formes sévères de la Covid-19. Dans les résultats intermédiaires d'essais cliniques de grande échelle réalisés au Royaume-Uni et au Brésil, le laboratoire britannique avait annoncé en novembre que son vaccin était en moyenne efficace à 70 % contre plus de 90 % pour ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna. Derrière ce résultat en moyenne se cachaient de grands écarts entre deux protocoles différents : l'efficacité est de 90 % pour les volontaires qui ont d'abord reçu une demi-dose, puis une dose complète un mois plus tard, mais de seulement 62 % pour un autre groupe vacciné avec deux doses complètes. Ces résultats avaient été critiqués car l'injection d'une demi-dose était due à une erreur et un groupe relativement réduit avait suivi ce protocole. L'entreprise avait alors annoncé que son vaccin nécessitait «une étude supplémentaire». Le vaccin Oxford/AstraZeneca est très attendu car il est relativement peu coûteux (quatre dollars la dose) et peut être conservé dans des congélateurs conventionnels et non à -70 degrés comme celui de Pfizer/BioNTech par exemple. Cela rend plus aisée une vaccination à grande échelle ainsi que dans les maisons de retraite. Premier pays occidental à avoir commencé à injecter début décembre des doses Pfizer/BioNTech, le Royaume-Uni compte sur ce deuxième vaccin pour monter en puissance et pour mettre fin à l'envolée des cas attribuée sur son sol à un nouveau variant du coronavirus. Contre cette mutation, «nous pensons pour l'instant que le vaccin devrait rester efficace», a indiqué Pascal Soriot. «Mais on ne peut pas en être sûr donc nous allons faire des essais». Il a assuré que de nouvelles versions étaient préparées au cas où, tout en espérant ne pas en avoir besoin : «Il faut être préparé». «Bout du tunnel» Le gouvernement britannique a annoncé mercredi avoir soumis les données complètes du vaccin Oxford/AstraZeneca au régulateur britannique, la MHRA. Selon la presse britannique, cette dernière doit se prononcer dans les prochains jours en vue d'injection à partir du 4 janvier. Le Royaume-Uni a commandé 100 millions de doses du vaccin Oxford/AstraZeneca dont 40 millions disponibles d'ici à la fin mars. En tout, le gouvernement a assuré l'accès à plus de 350 millions de doses d'ici à la fin de l'année prochaine, en s'approvisionnant auprès de sept fabricants dès la phase des essais cliniques. Au total, plus de 600 000 personnes ont déjà reçu une première dose du vaccin Pfizer/BioNTech. Le succès de la campagne en cours au Royaume-Uni est rendu d'autant plus crucial que le Royaume-Uni, l'un des pays les plus touchés par la pandémie avec plus de 70 000 morts, voit les contaminations repartir. Les autorités ont attribué cette résurgence à une mutation, qui présente selon une étude britannique une contagiosité supérieure de 50 % à 74 %. Pour contrer cette tendance, les autorités ont reconfiné une partie de la population, notamment à Londres. Depuis samedi, l'Écosse continentale et l'Irlande du Nord sont soumises à leur tour à un confinement. «L'année a été difficile pour tout le monde dans ce pays», a reconnu le ministre des Finances Rishi Sunak dans le Mail on Sunday. «Le lancement de la vaccination et le travail extraordinaire de nos scientifiques et soignants signifient que nous pouvons voir la lumière au bout du tunnel». Le vaccin Oxford/AstraZeneca se base sur une version affaiblie d'un virus commun chez les chimpanzés, génétiquement modifié. La manière qu'il a de délivrer du matériel génétique dans les cellules, leur ordonnant d'attaquer le SARS-CoV-2, a été présenté comme un «cheval de Troie».