Le parlement européen a adopté massivement, ce jeudi, une résolution sur la situation des droits de l'Homme en Algérie, en particulier le cas du journaliste Khaled Drareni. Cette résolution a été adoptée par 669 voix pour, 3 contre et 22 abstentions. Le Parlement européen condamne ainsi fermement l'escalade des arrestations et détentions illégales et arbitraires et du harcèlement juridique dont sont victimes les journalistes, les défenseurs des droits de l'homme, les syndicalistes, les avocats, les membres de la société civile et les militants pacifiques en Algérie. Dans leur résolution, les députés européens invitent les autorités algériennes à remettre immédiatement en liberté, sans conditions, Mohamed Khaled Drareni et tous ceux qui ont été détenus et inculpés pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression, que ce soit en ligne ou hors ligne, et à la liberté de réunion et d'association. Par ailleurs, le Parlement européen réaffirme que la liberté d'expression, qui comprend la liberté des journalistes, qu'ils soient professionnels ou citoyens, d'informer et de proposer une analyse et des commentaires sur les manifestations et sur toute autre forme d'expression de mécontentement à l'égard du gouvernement ou de personnes physiques ou morales liées au gouvernement, est indispensable pour une transition politique pleinement démocratique. Il témoigne également sa solidarité à tous les citoyens et citoyennes algériens, quels que soient leur origine géographique ou ethnique et leur statut socioéconomique, qui manifestent pacifiquement depuis février 2019 pour demander que l'État ne soit plus aux mains des militaires et exiger la souveraineté populaire, le respect de l'état de droit, la justice sociale et l'égalité des sexes; invite les autorités algériennes à prendre les mesures qui s'imposent pour lutter contre la corruption. La résolution invite une nouvelle fois les autorités algériennes à mettre fin à toutes les formes d'intimidation, de harcèlement judiciaire, de criminalisation et d'arrestation ou de détention arbitraires à l'encontre des journalistes qui critiquent le gouvernement, des blogueurs, des défenseurs des droits de l'homme, des avocats et des militants. Elle condamne également toute forme de recours excessif à la force par les membres des forces de l'ordre lorsqu'ils dispersent des manifestations pacifiques. Elle invite aussi les autorités algériennes à garantir l'existence d'un espace de liberté dévolu à la société civile qui permette la tenue d'un authentique dialogue politique et ne criminalise pas les libertés fondamentales. A noter que c'est la deuxième fois en un an qu'une résolution du Parlement européen est adoptée en urgence pour appeler l'Algérie à respecter les droits de l'homme et mettre à témoin la communauté internationale sur la situation grave des libertés dans ce pays.