Les garde-côtes algériens ont encore repêché trois corps et intercepté 755 migrants entre le 20 et 25 septembre. Il s'agit souvent de jeunes qui veulent tenter de gagner l'Europe. Le ministère algérien de la Défense a annoncé samedi que les gardes-côtes ont repêché trois corps et intercepté 755 migrants entre le 20 et 25 septembre. Les embarcations ont été arraisonnées au large des côtes orientales, occidentales et du centre de l'Algérie. Lundi, le ministère avait déjà fait état de la noyade de dix personnes et l'interception de 485 migrants entre le 15 et le 19 septembre. Au total, ce sont donc plus de 1.200 clandestins qui ont été interceptés en 10 jours. Ces candidats à l'émigration sont en grande majorité algériens et comparaissent en général devant le procureur une fois ramenés à terre. L'Algérie a voté en 2009 une loi visant à «combattre l'émigration clandestine» qui prévoit des peines allant jusqu'à six mois d'emprisonnement pour les clandestins. Chômage, mal de vivre, soif de liberté On appelle «harraga» ces jeunes clandestins qui brûlent souvent leurs papiers en arrivant à destination, afin d'éviter d'être rapatriés. Et ni le risque de se faire prendre et d'aller en prison, ni celui de faire naufrage et de mourir ne découragent les «harraga» algériens. Chômage, mal de vivre, soif de liberté, les causes des départs sont diverses. Selon les derniers chiffres de Frontex, l'agence européenne de contrôle des frontières, 5 225 Algériens ont emprunté la route de la Méditerranée occidentale et 865 celle de la Méditerranée centrale durant les huit premiers mois de 2020. Selon certains spécialistes des questions d'immigration clandestine, ces statistiques sont largement sous-estimées. Rien que durant le dernier week-end du mois de juillet, selon la presse espagnole, plus de 800 Algériens ont débarqué sur les côtes espagnoles. Selon la presse algérienne, depuis quelques mois, «les plus fortunés» des harraga paient une traversée à bord de bateaux ultrarapides qui peuvent atteindre les côtes espagnoles en quelques heures.