Ces derniers mois, le régime algérien a censuré plusieurs sites d'information et mis en prison des journalistes, dont Khalid Drareni, incarcéré plusieurs fois. L'organisme de surveillance des médias Reporters sans frontières (RSF), des collègues journalistes ainsi que des groupes de défense des droits de l'homme ont appelé les autorités algériennes à libérer le journaliste détenu Khaled Drareni. Responsable du site Casbah Tribune et correspondant de RSF et de la chaîne de télévision francophone TV5Monde, M. Drareni est devenu un symbole de la lutte pour la liberté de la presse dans ce pays d'Afrique du Nord. Il a été arrêté en mars alors qu'il couvrait une manifestation antigouvernementale et accusé d ‘«incitation à un rassemblement non armé» et d'atteinte à l'intégrité territoriale de la nation. Son procès devrait commencer le 3 août. RSF dit qu'il risque 10 ans de prison. «Khaled Drareni doit être libéré, par fidélité aux idéaux de l'indépendance algérienne», ont écrit le secrétaire général de RSF Christophe Deloire et Pierre Audin, le fils du militant anticolonialiste Maurice Audin, dans un article d'opinion publié dans le quotidien français Le Monde. Pierre Audin est également membre d'un comité international de soutien à Drareni dont RSF a annoncé la création jeudi. Le comité comprend des journalistes algériens et étrangers ainsi que des groupes dont Human Rights Watch. «L'indépendance algérienne... pour laquelle le peuple algérien s'est battu avec acharnement, visait à libérer le pays de la domination coloniale basée notamment sur le contrôle de l'information», ont écrit Deloire et Audin. «Rester fidèle à la lutte pour l'émancipation suppose clairement le respect de la liberté d'expression, en particulier la liberté de la presse.» Les arrestations de journalistes ont augmenté ces derniers mois dans ce pays d'Afrique du Nord. Les derniers étaient un correspondant et un caméraman qui ont travaillé avec France 24 et ont été libérés mercredi après avoir été interpellés la veille. L'Algérie occupe la 146e place du classement mondial de la liberté de la presse de RSF (180 pays).