Les prix du pétrole ont légèrement progressé vendredi, malgré le regain de tensions entre les États-Unis et la Chine et alors que le risque d'une deuxième vague de COVID-19, notamment aux États-Unis, pèse sur la demande en or noir. À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a grappillé 0,07 % ou 3 cents, à 43,34 dollars. À New York, le baril américain de WTI pour le même mois a gagné 0,5 % ou 22 cents à 41,29 dollars. Les cours des deux barils de référence avaient encaissé jeudi une baisse d'environ 2 %. La faiblesse du dollar sur le marché des changes vendredi a profité aux prix de l'or noir, libellés dans la devise américaine. Un repli du billet vert a généralement pour effet de rendre le pétrole moins cher pour les acheteurs munis d'autres devises. Les investisseurs n'ont par ailleurs pas semblé s'affoler de la nouvelle escalade diplomatique entre Washington et Pékin. La Chine a ordonné vendredi la fermeture d'un consulat américain à Chengdu, répliquant aux États-Unis trois jours après la décision de Washington de fermer le consulat de Chine à Houston, les deux puissances échangeant des accusations d'espionnage. « Des relations commerciales internationales harmonieuses sont nécessaires pour que la demande de pétrole reste ininterrompue sur le long terme », a rappelé Bjornar Tonhaugen, analyste de Rystad Energy. Les tensions sino-américaines, déjà alimentées par les différends commerciaux et les accusations mutuelles sur l'origine de la COVID-19, sont montées d'un cran ces dernières semaines avec l'imposition par Pékin d'une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong. Les acteurs du marché concentrent également leur attention sur l'évolution de la pandémie de COVID-19 dans les zones consommatrices de pétrole brut comme les États-Unis, où la situation reste préoccupante. « Si une deuxième vague se matérialise aux États-Unis, nous estimons qu'elle mettra en danger un total d'environ 5 millions de barils par jour à son apogée à la fin du mois d'août 2020 », a indiqué M. Tonhaugen. Les analystes de Kpler se voulaient plus rassurants et insistaient sur les efforts des pays producteurs membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour limiter l'offre d'or noir. « Le problème de l'offre excédentaire sur le marché mondial du pétrole continue de s'améliorer en juillet », ont-ils expliqué dans une note vendredi. Mais l'équilibre entre l'offre et la demande reste toutefois « fragile » selon eux.