La crise économique, les affrontements, les inondations, les criquets pèlerins et la Covid-19 sont responsables du retour de niveaux alarmants d'insécurité alimentaire au Yémen, préviennent mercredi trois agences humanitaires des Nations Unies. Une analyse menée jusqu'à maintenant dans 133 districts du sud du Yémen prévoit une augmentation alarmante du nombre de personnes confrontées à des niveaux élevés d'insécurité alimentaire aiguë d'ici la fin de l'année, ont précisé l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial (PAM) et des organisations partenaires dans un communiqué de presse conjoint. L'insécurité alimentaire aiguë dans ces zones s'est atténuée l'année dernière grâce à une intensification massive de l'aide humanitaire, mais le nombre de personnes confrontées à des niveaux élevés d'insécurité alimentaire aiguë devrait passer de 2 millions à 3,2 millions dans les six prochains mois. Cela représenterait une augmentation de 25% (en février-avril) à 40% (en juillet-décembre) de la population souffrant de niveaux élevés d'insécurité alimentaire aiguë, même si l'aide alimentaire humanitaire et l'accès aux personnes dans le besoin sont maintenus. « Le Yémen est à nouveau au bord d'une crise majeure de sécurité alimentaire. Il y a dix-huit mois, lorsque nous avons été confrontés à une situation similaire, nous avons été généreusement financés. Nous avons utilisé les ressources qui nous ont été confiées avec sagesse et une assistance renforcée dans les districts où les populations étaient les plus plus affamées et les plus à risque. Le résultat a été formidable. Nous avons évité la famine. Si nous ne recevons pas les fonds dont nous avons besoin maintenant, nous ne pourrons pas faire de même cette fois », a déclaré Lise Grande, la Coordinatrice humanitaire pour le Yémen. Les agences onusiennes recommandent une série de mesures urgentes : – Assurer une assistance alimentaire continue et sans entrave pour sauver des vies et protéger les moyens de subsistance des populations confrontées à des niveaux élevés d'insécurité alimentaire aiguë, y compris les personnes déplacées; – Réhabiliter les infrastructures hydrauliques endommagées par les inondations et réduire les impacts des futures inondations sur les systèmes d'eau et d'irrigation; – Soutenir les agriculteurs qui ont perdu leurs cultures et leurs pâturages à cause des ravageurs et des chocs climatiques (infestation acridienne, légionnaire d'automne, inondations); – Promouvoir les bonnes pratiques nutritionnelles au niveau des ménages à travers des activités telles que le jardinage et la sensibilisation éducative sur la salubrité des aliments et de l'eau; – Renforcer des systèmes d'alerte précoce et de suivi général de la sécurité alimentaire pour atténuer l'impact négatif des chocs et permettre une réponse rapide et coordonnée.