La Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) vient de dévoiler son rapport portant sur les mesures prises pour la prévention de la contamination par le coronavirus. Le rapport précise que le Souverain a donné ses hautes instructions afin de prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer leur protection, particulièrement contre la propagation de l'épidémie du coronavirus. A cet égard, le Roi a accordé le 4 avril dernier, sa haute grâce royale au profit de 5.654 détenus, en particulier ceux appartenant aux groupes les plus vulnérables. Par ailleurs, un nombre de mesures ont été prises par la Délégation générale, en collaboration avec les ministères de l'Intérieur, de la Justice, de la Santé et le ministère public, par l'intermédiaire des comités locaux créés à cet effet, à la mise en œuvre des mesures nécessaires à la protection des détenus ayant bénéficié de la haute grâce royale et à leur accompagnement pendant leur libération, compte tenu des circonstances exceptionnelles associées à l'état d'urgence sanitaire décrété sur l'ensemble du territoire national et des précautions qu'il impose. Dans cette optique, les bénéficiaires de la haute grâce royale ont été soumis à un examen et à des tests médicaux, ainsi que la mise en quatorzaine à leur domicile. Ils ont reçu également les documents nécessaires pour le suivi de leurs maladies, tout en les sensibilisant quant aux circonstances exceptionnelles liées à la crise pandémique. En outre, la DGAPR a mis en place le Comité central de veille afin de développer des plans intégrés et multidimensionnels pour faire face à cette épidémie. Et ce, conformément aux mesures prises par les autorités compétentes au niveau national sur la base des recommandations et directives de l'OMS et dans le respect des droits humains des détenus. Ces plans ont porté sur les aspects organisationnels, sécuritaires, sanitaires, de réhabilitation, psychologiques, humains et logistiques. Parmi les autres mesures prises par la DGAPR : l'examen des mesures à prendre en cas d'urgence potentielle et à chaque étape de l'évolution de la pandémie et leur notification pour exécution aux établissements pénitentiaires, le suivi des établissements pénitentiaires où sont déclarés des cas d'infection au Covid-19 et renforcement des mesures prises pour juguler la transmission du virus et l'évaluation continue des mesures prises pour lutter contre la propagation du virus en milieu carcéral. Il s'agit également de la prise de mesures de prévention et de sensibilisation, la mobilisation générale du personnel, l'élévation du niveau d'alerte et de vigilance et le respect de la réglementation en vigueur. Dans une seconde étape, le personnel des établissements pénitentiaires a été assujetti au confinement dans les établissements pénitentiaires à partir du 25 mars 2020. Le but était de protéger la population carcérale, les fonctionnaires eux-mêmes, ainsi que leurs membres de famille de l'infection. De plus, la Délégation générale a veillé au renforcement du niveau de vigilance en prenant un certain nombre de mesures immédiates et de précautions sécuritaires pour accompagner les mesures de précaution mises en place pour faire face à la pandémie dans les établissements pénitentiaires. Après la suspension temporaire de la sortie des détenus aux tribunaux, une coordination a été établie avec les autorités judiciaires compétentes pour activer la procédure de procès à distance. Et en vue d'assurer une vigilance constante en matière de suivi de la situation épidémiologique au sein des établissements pénitentiaires, et veiller à la protection de l'espace carcéral du risque de propagation du covid-19, la Délégation générale a pris un ensemble de mesures de prévention étalées sur plusieurs étapes. Elle a ainsi doté ses établissements en moyens logistiques et mis en place un stock suffisant de denrées alimentaires. Malgré ce bilan d'actions positif, la DGAPR demeure en état d'alerte dans le souci de protéger la population carcérale contre cette épidémie et ce, à travers la mise en place de mesures et de mécanismes nécessaires à la lutte contre le nouveau coronavirus pour l'étape à venir qui s'étend jusqu'au mois d'août de cette année. L'élaboration de ces mesures s'est basée sur les principes suivants : le respect des mesures gouvernementales fondées sur le principe de progressivité, l'évaluation objective de la situation épidémiologique au niveau des villes et des régions où sont sis les établissements pénitentiaires, l'ajustement à la situation générale dans les prisons aux plans sécuritaire et sanitaire et l'adoption de mesures spécifiques au niveau des établissements pénitentiaires où des cas d'infection au coronavirus ont été enregistrés.