Des manifestants ont bravé le couvre-feu mis en place au Liban pour lutter contre la pandémie de coronavirus et coupé des routes à travers le pays, tard dimanche soir, pour dénoncer la détérioration de la situation économique. Malgré le couvre-feu et les mesures de confinement adoptés au Liban pour lutter contre la pandémie de coronavirus, des manifestants ont coupé, tard dimanche soir, des routes à travers le pays pour dénoncer la détérioration de la situation économique. Selon l'agence de presse officielle ANI, les forces de l'ordre sont rapidement intervenues pour rétablir la circulation sur les autoroutes que les manifestants avaient bloquées. Des contestataires étaient mobilisés à Tripoli, d'après l'agence ANI. Sur l'autoroute de Dammour, au sud de Beyrouth, des jeunes ont incendié des pneus « pour dénoncer la situation économique », selon la même source. Ces derniers jours, plusieurs manifestations ont eu lieu en journée, notamment avec des cortèges de voitures dans la capitale, malgré le confinement réclamé par les autorités, qui ont aussi adopté un couvre-feu nocturne. Le Liban avait connu le 17 octobre 2019 un vaste mouvement de contestation, qui a vu certains jours des centaines de milliers de personnes mobilisées à travers tout le pays pour crier leur ras-le-bol et réclamer le renouvellement de la classe politique, accusée de corruption et d'incompétence. Depuis plusieurs mois, le pays est englué dans une très grave crise économique, désormais amplifiée par la pandémie de coronavirus et les mesures préventives ayant mis le pays à l'arrêt. Environ 45 % de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté, selon des estimations officielles, alors qu'en 2020, l'économie devrait connaître une contraction massive de 12 %, d'après les projections du Fonds monétaire international (FMI). Le Liban connaît aussi une dépréciation de sa monnaie nationale face au dollar ayant entraîné une forte inflation. Les banques du pays sont aussi accusées par la rue de complicité avec le pouvoir politique et d'avoir contribué à l'endettement public effréné et la faillite de l'État.