Le ramadan, mois de jeûne et de prière, débute à son tour vendredi sous le signe du confinement pour des centaines de millions de musulmans dans le monde, privés de mosquées et de réjouissances familiales. La pandémie a fait à ce jour plus de 190.000 morts, dont près des deux tiers en Europe, et bientôt 50.000 aux Etats-Unis, selon un dernier bilan établi à la mi-journée sur la base de sources officielles. Malgré ce lourd tribut, l'Union européenne n'est pas parvenue à trouver jeudi un terrain d'entente sur un plan de relance. Les Etats-Unis, de leur côté, ont pris de nouvelles mesures pour affronter la récession sans précédent causée par cette crise sanitaire planétaire. Le Maroc fête de le début de ramadan samedi. L'Arabie saoudite, qui abrite les deux premiers lieux saints de l'islam, ainsi que la plupart des pays arabes –dont la Syrie, l'Egypte, la Tunisie, la Jordanie et Bahreïn– ont annoncé le début vendredi du ramadan. Un des piliers de l'islam, le mois de jeûne, durant lequel les croyants doivent notamment s'abstenir de manger et de boire du lever au coucher du soleil, est traditionnellement une période de partage, de rassemblements et de convivialité. C'est aussi un mois de prières et de piété religieuse au cours duquel les musulmans convergent en grand nombre dans les mosquées, surtout la nuit. Coronavirus oblige, le repas de rupture du jeûne (iftar), après le coucher du soleil, se prendra donc seul à la maison, alors que c'est normalement l'occasion de se réunir autour de grandes tablées au sein de la famille élargie ou entre amis. La prière du soir, qu'il est de coutume d'aller faire à la mosquée après le repas, se fera également à domicile. Au Moyen-Orient, en Afrique de Nord ou en Asie, une grande partie des pays musulmans ont fermé les mosquées et interdit les rassemblements nocturnes. Des restrictions soutenues, dans la plupart des cas, par les autorités religieuses. Et qui s'appliquent par ailleurs pleinement aux communautés musulmanes vivant en Europe, toujours en partie sous un strict confinement. A Jérusalem, la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam, était ainsi déserte vendredi. Le roi Salmane d'Arabie s'est dit «affligé que le mois sacré arrive dans des circonstances nous privant d'effectuer des prières telles que les tarawih (les prières nocturnes) dans les mosquées (…)». En Asie cependant, des dignitaires religieux ont refusé de respecter ces restrictions : au Bangladesh, au Pakistan, ou dans la région indonésienne conservatrice d'Aceh, où des milliers de fidèles ont assisté à la prière du soir jeudi dans la plus grande mosquée de la capitale, Banda Aceh. Au Niger, l'arrivée du ramadan fait craindre une flambée de violences dans ce pays africain, après des émeutes ces derniers jours dans plusieurs villes contre le couvre-feu et l'interdiction des prières collectives. Au fil des semaines, la pandémie planétaire continue de laminer les économies du monde entier, contraignant les autorités à essayer d'élaborer les plans de relance, avec parfois plus ou moins de succès. Ainsi, après plus de quatre heures de sommet en visioconférence jeudi, les 27 dirigeants de l'UE ont échoué à s'entendre et n'ont fait que demander à la Commission européenne de formuler des propositions de relance à partir de mi-mai.