Sydney a enregistré samedi des températures record, avec 48,9 degrés relevés à Penrith dans la banlieue ouest. La ville est menacée de coupures d'électricité. Des dizaines de milliers d'Australiens ont quitté samedi 4 janvier leurs domiciles, transformant en villes fantômes des stations touristiques habituellement animées en cette saison. Ils fuient ainsi les feux de forêts, aggravés par des conditions météorologiques catastrophiques. Les températures ont dépassé 40 °C samedi et des vents violents soufflaient, attisant des centaines d'incendies dont la plupart sont hors de contrôle. Sydney a enregistré des températures record, avec 48,9 degrés Celsius relevés à Penrith, dans la banlieue ouest. A Canberra, la température a atteint 42,9 °C, un chiffre également sans précédent, a communiqué le porte-parole des services météorologiques australiens, Jonathan How. Dans ces deux villes, les températures pourraient encore augmenter, a-t-il averti. Plusieurs messages d'alerte ont été émis à travers le territoire australien. L'un d'entre eux concerne un feu au sud-ouest de Sydney qui pourrait atteindre la périphérie de la mégapole. L'approvisionnement en électricité la ville et de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud est menacé par la destruction par les flammes de deux postes électriques. Le ministre de l'énergie, Matt Kean, a appelé les habitants à réduire leur consommation d'électricité et à «éteindre les pompes des piscines, les lumières dans les pièces inoccupées et à éviter d'utiliser machines à laver et lave-vaisselle.» Le directeur de la compagnie d'électricité TransGrid, Paul Italiano, a déclaré que le système tenait le coup à ce stade, mais était « sous stress ». L'état d'urgence a été décrété dans le sud-est de l'île continent, la région la plus peuplée, et ordre a été donné vendredi à plus de 100.000 personnes d'évacuer dans trois Etats. «Aujourd'hui, il s'agit de sauver des vies», a averti la première ministre de Nouvelle-Galles du Sud, Gladys Berejiklian. «Nous avons littéralement vu partir des dizaines de milliers de personnes», a témoigné le chef des pompiers de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud, Shane Fitzsimmons. «Notre message était de vous assurer de partir [vendredi]. Partir jusqu'à aujourd'hui, c'est prendre un risque, attendre une demi-heure de plus, c'est prendre un risque plus grand», a-t-il dit. Touristes et habitants du sud-est du pays ont ainsi abandonné leurs lieux de villégiature estivale ou leurs logements. Les autoroutes reliant les villes du littoral à Sydney et d'autres grandes villes étaient engorgées par de longues files de voitures. La journée de samedi promet d'être «longue» et difficile, selon M. Fitzsimmons. Le premier ministre, Scott Morrison, a appelé samedi 3.000 militaires réservistes à se déployer, une mobilisation sans précédent. «Cela permet d'avoir plus d'hommes sur le terrain, plus d'avions dans le ciel, plus de navires en mer», a affirmé M. Morrison, critiqué pour sa gestion de la crise. L'ampleur des feux en Australie a choqué le pays et le monde. Depuis le début de la saison des incendies, en septembre, au moins 24 personnes sont mortes, dont deux sur l'île Kangourou (Kangaroo Island), près de Parndana, piégées par les flammes encerclant leur véhicule, ont annoncé les autorités samedi. Des dizaines d'autres personnes sont portées disparues plus de 1.300 maisons ont été réduites en cendres. Une surface équivalente à deux fois la Belgique a brûlé. Dans la petite ville balnéaire de Mallacoota, la marine australienne a évacué vendredi un millier d'habitants et de touristes cernés par les flammes et dont certains s'étaient réfugiés sur le front de mer depuis la Saint-Sylvestre pour se protéger. Le premier des deux navires militaires affrétés pour les secourir est arrivé près de Melbourne tôt samedi. Eloise Givney, 26 ans, est parvenue à fuir sous escorte policière alors qu'elle et d'autres personnes avaient passé quatre jours sans électricité, téléphone ou Internet. «Les flammes se sont approchées jusqu'à 50 mètres de nous. Il a fallu conduire parmi elles car c'était la seule voie permettant de partir», a-t-elle dit, décrivant des flammes de 15 mètres de hauteur des deux côtés de la route.