Un défilé de diplomates américains se rendra au Capitol Hill cette semaine pour livrer des témoignages à huis clos, alors que les démocrates préparent leur procès en destitution contre le président Donald Trump, tandis que la Maison-Blanche étudie les moyens de ralentir le processus. Les entretiens attendus pourraient donner de la matière à la procédure de destitution entamée par les démocrates sur la base des affirmations d'un lanceur d'alerte selon lesquelles Donald Trump aurait conditionné 400 millions de dollars d'aide à l'obtention d'une promesse du président ukrainien Volodymyr Zelenskiy d'enquêter sur son rival politique Joe Biden et son fils Hunter, alors que ce dernier siége au conseil d'administration d'une société d'énergie ukrainienne. L'enquête d'impeachment pourrait conduire à l'approbation par la Chambre des représentants des Etats-Unis des accusations formelles contre Trump. Un procès sur la possibilité de révoquer le président serait alors organisé au Sénat sous contrôle républicain, mais peu de républicains ont jusqu'ici lâché Trump pour avoir demandé à l'Ukraine et à la Chine d'ouvrir des enquêtes sur Biden, ancien vice-président et principal candidat à la nomination démocratique pour faire face à Trump lors de l'élection présidentielle de novembre 2020. Des preuves publiées par les démocrates la semaine dernière montrent que des responsables américains ont participé à l'effort visant à obtenir un engagement public de l'Ukraine pour examiner les relations commerciales de Hunter Biden. Trump a affirmé que ce dernier avait tiré profit de la position de son père pour établir ses relations commerciales en Ukraine et en Chine, et que Joe Biden, en tant que vice-président, avait poussé l'Ukraine à renvoyer un procureur afin d'empêcher la tenue d'une enquête sur une entreprise liée à son fils. Les Républicains luttent pour proposer une défense logique des actions du président – mais son emprise sur le GOP est évidente, marquée par la réticence de la plupart à le critiquer. Compte tenu des preuves qui sont déjà publiques, la question est en train de devenir – est-il permis à un président d'user de son pouvoir, parfois même publiquement, pour faire pression sur les gouvernements étrangers afin qu'ils enquêtent sur des opposants politiques avant les élections ?