Des centaines de milliers de jeunes manifestent ce vendredi à travers le monde pour ce qui s'annonce comme la plus grande mobilisation jamais organisée pour appeler les adultes à agir contre la catastrophe climatique. Rejoignant le mouvement initié à l'été 2018 par la jeune Suédoise Greta Thunberg, des centaines de milliers de jeunes boycottent aujourd'hui les salles de classe pour cette très symbolique "grève mondiale pour le climat", qui doit culminer par une manifestation monstre à New York, où se tiendra lundi un sommet international sur le climat. De Sydney à Séoul, en passant par Manille, Bali, Tokyo ou Bombay, l'Asie-Pacifique a donné le coup d'envoi de ce "Friday for Future" planétaire destiné à faire monter la pression sur les décideurs politiques et les entreprises, pour qu'ils prennent des mesures drastiques pour enrayer l'envol des températures provoqué par les activités humaines. Au total, plus de 5.000 événements sont prévus sur toute la planète et Greta Thunberg, qui défilera à New York, a appelé jeudi dans une vidéo la jeunesse à s'approprier le combat. "Tout compte. Ce que vous faites compte", a déclaré celle qui est devenue le symbole d'une jeune génération convaincue que ses aînés n'en font pas suffisamment pour lutter contre le réchauffement. En Australie, plus de 300.000 personnes – jeunes, parents et autres – se sont rassemblées dans plusieurs villes. Des milliers de personnes ont défilé également aux Philippine, un archipel également gravement menacé par l'élévation des océans. En Afrique du Sud, environ un demi-millier de personnes ont défilé dans la matinée à Johannesburg. "Notre école nous a autorisés à partir pour la manifestation. Si on ne fait pas quelque chose rapidement, ça sera le début de l'extinction humaine", s'inquiétait Jonathan Lithgow, collégien de 15 ans. De premiers rassemblements ont eu lieu à travers l'Europe. En Allemagne, où les écologistes ont le vent en poupe électoralement, des manifestants ont déjà bloqué la circulation dans le centre de Francfort, provoquant un embouteillage monstre. A Berlin, la principale manifestation devait partir de l'emblématique Porte de Brandebourg. A Paris, Jeannette, 12 ans, est venue manifester accompagnée de son père Fabrice. "C'est mon anniversaire et j'ai demandé à venir, la situation me rend triste on est dans le caca et on fait n'importe quoi", lance la collégienne. Des entreprises se mobilisaient aussi, certaines donnant congé à leurs salariés voire fermant des magasins. "On se voit dans la rue", a ainsi lancé le fonds de pension australien Future Super, qui a rallié 2.000 entreprises à une initiative favorable à cette journée de grève. A noter que cette journée de grève doit donner à New York le coup d'envoi de deux semaines d'actions, avec notamment samedi le premier sommet de la jeunesse sur le climat organisé par l'ONU. Outre Greta Thunberg, 500 jeunes sud-américains, européens, asiatiques et africains y sont attendus. D'ailleurs, vendredi 27 septembre, pendant l'Assemblée générale de l'ONU, aura lieu une autre grève mondiale coordonnée. A quelques exceptions notables, comme le président américain Donald Trump ou son homologue brésilien Jair Bolsonaro, nombre de dirigeants internationaux souscrivent à l'idée d'une urgence climatique. Mais ils sont attendus sur les détails concrets de leurs plans climatiques.