Depuis janvier, 15.683 migrants sont arrivés en Espagne par la mer, soit 45% de moins que sur les huit premiers mois de 2018. Ainsi, les arrivées de migrants par la mer en Espagne ont nettement diminué en 2019 étant donné que le Maroc ne laisse plus autant d'embarcations quitter ses côtes, après avoir conclu avec Madrid et Bruxelles des accords assortis d'aides, constatent observateurs et experts. La route migratoire maritime vers l'Espagne n'est plus aussi fréquentée que l'année dernière. Selon des chiffres communiqués par l'Organisation mondiale pour les migrations (OIM), une baisse radicale du nombre d'arrivées en Espagne s'est produite, à savoir de 4.104 en janvier 2019 à 936 en février. Ainsi, les passages vers l'Europe sont de nouveau plus nombreux par l'est de la Méditerranée, vers la Grèce. Les forces marocaines « empêchent le départ des embarcations alors qu'avant, elles les laissaient partir », constate Jose Encinas, un responsable du syndicat de gardes civils (AUGC) en Andalousie, région où débarquent la plupart des migrants en Espagne. Selon un expert en migrations d'un organisme international, requérant l'anonymat, « la police maritime marocaine a mis en place tout un dispositif, surtout dans le Nord, aux points stratégiques » pour freiner les départs. Pour lui, cette baisse n'est pas due au hasard. En effet, Rabat a bénéficié d'aides financières de Madrid. L'Espagne a ainsi accordé en août au Maroc 32 millions d'euros pour le contrôle de l'immigration irrégulière, après l'octroi en juillet de 26 millions d'euros pour « la fourniture de véhicules au ministère de l'Intérieur marocain ». Pour rappel, le ministre espagnol de l'Intérieur Fernando Grande-Marlaska a souligné, lors d'une réunion avec son homologue marocain mercredi 4 septembre à Rabat, que les arrivées des migrants ont connu une baisse remarquable tout en vantant « la coopération policière » entre le Maroc et l'Espagne. Il a également assuré que Madrid « continuait d'insister auprès des institutions de l'UE sur l'importance cruciale du Maroc comme partenaire stratégique en matière de migrations et autres ».