Les déclarations se multiplient, tantôt des espérances de baisser la dette publique, tantôt une réalité à tendance haussière. Comment se présente la dette publique marocaine pour 2019 ? et comment le Maroc gère-t-il ses remboursements ? Un dernier rapport du ministère des Finances annonce que la dette extérieure du Trésor et des établissements publics à fin mars 2019 est à la baisse. En effet l'écart est de 1,4% par rapport à fin mars 2018. Une tendance qui rassure, si ce n'est le fait que le Maroc projette de s'endetter encore une fois à l'international, en levant dans les prochains mois 1 milliard d'euros sur le marché financier international, soit environ 11 milliards de dhs. Une deuxième levée de fond du même montant est prévue en 2020 et ce, sans compter les prêts bilatéraux ou multilatéraux que le Trésor ou les entreprises et établissements publics mobilisent d'habitude pour financer les projets d'investissement, selon une dernière déclaration d'Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib. Selon le HCP, en 2018, le PIB au Maroc s'établissait à 1.106,8 milliards de dhs. Ainsi, la dette extérieure représente donc 29,5% du PIB. Un niveau qui n'est pas alarmant tant qu'il n'excède pas la barre des 60%. Le cas échéant, il devient un fardeau pour l'économie et pour les générations à venir. Reste que le Maroc doit faire très attention à sa capacité de se débarrasser de son endettement, puisque le remboursement de la dette avec intérêts s'effectue en devises étrangères et que la balance des paiements au Maroc est structurellement déficitaire. En ce qui est de la dette publique, qui prend en considération la dette intérieure et extérieure du Trésor, celle-ci note une aggravation en 2019. Au total, elle s'élève à plus de 900 milliards de dhs, soit 81,4% du PIB. Cette aggravation revient principalement à la baisse des recettes fiscales et à la hausse des charges de compensation. Jusqu'à fin juin 2018, la dette du Trésor s'élevait dans sa globalité à 706,8 milliards de dhs, divisée entre 147,3 milliards de dhs en dette extérieure, et 559,5 milliards de dhs sen dette intérieure selon un rapport sur la dette publique du ministère des Finances. Question remboursements, même si le Maroc essaye de se défaire de plus en plus de ses dus, il ne jouit toujours pas de stabilité de la dette. En effet, pour stabiliser cette dernière, il faut que la croissance du PIB soit rythmée à celle de la dette. Un pays qui emprunte plus au fur et à mesure que son PIB s'accroît ne se sentira pas étouffé par la dette. Or, pour le cas du Maroc, les fluctuations de celle-ci demeurent très volatiles, et même les prédictions de hausse ou de baisse du déficit budgétaire du Trésor ne se réalisent pas, le plus souvent des cas. Par exemple, le gouvernement ambitionnait de réduire son déficit budgétaire en 2018 de 3,5% du PIB en 2017 à 3% cette année. Il finit l'année avec un déficit supérieur de 3,8%. Pour 2019, Les prévisions tablent sur un total de près de 29,20 milliards de dirhams de remboursements en 2019. En 2020, l'Etat prévoit de payer 41,5 milliards de dhs dont 8,9 milliards d'intérêts, et ce sans prendre en considération les emprunts à venir.