Les Etats-Unis ont demandé ce jeudi aux autorités de Gibraltar de prolonger l'immobilisation du pétrolier iranien qu'elles retiennent depuis un mois, un coup de théâtre alors que le territoire britannique s'apprêtait à laisser repartir le navire. Alors qu'un accord entre Londres et Téhéran semblait à portée de main, Washington a déposé dans la nuit de mercredi à jeudi une demande d'entraide judiciaire pour que le navire soit saisi, a expliqué ce matin l'avocat du ministère public Joseph Triay devant la Cour suprême du territoire britannique. La fin de l'immobilisation du Grace 1 est pour l'instant fixée au samedi 19 août. Sans cette demande reçue à 1h30 du matin, « le navire serait reparti », a déclaré le président de la Cour suprême, le juge Anthony Dudley. Une demande d'entraide judiciaire consiste généralement à demander à un tribunal tel que celui de Gibraltar d'appliquer une décision d'un tribunal étranger, dans ce cas, d'un tribunal américain. Le Grace 1, chargé de 2,1 millions de barils de pétrole, a été arraisonné le 4 juillet par la police de Gibraltar et les forces spéciales britanniques, provoquant une crise diplomatique entre Téhéran et Londres. Téhéran assure que le pétrolier naviguait dans les eaux internationales et accuse le Royaume-Uni de « piraterie », réclamant depuis le début que les Britanniques le laissent repartir. Pour contre-attaquer, le 19 juillet, l'Iran a immobilisé dans le détroit d'Ormuz un pétrolier britannique, le Stena Impero, soupçonné de « non-respect du code maritime international ».