L'empreinte écologique permet de mesurer la pression qu'exerce l'homme sur la nature. Chaque année, elle montre que l'humanité utilise plus de ressources naturelles que la planète ne le lui permet. Le jour du dépassement, date symbolique de cette consommation « à crédit », tombe cette fois-ci le 29 juillet. L'empreinte écologique mesure la quantité de surface terrestre bio productive nécessaire pour produire les biens et services – que nous consommons – et absorber les déchets que nous produisons. A compter de ce lundi 29 juillet, nous vivons désormais à crédit. C'est-à-dire, d'après les mesures de Global Footprint Network, l'humanité a utilisé plus de ressources naturelles que notre planète ne peut en renouveler toute l'année. C'est la date la plus précoce jamais enregistrée. Ces dernières années, la date " du dépassement mondial" revient souvent un peu plus tôt. En 2019, cette journée est arrivée deux mois plus tôt qu'il y a 20 ans. En 2017, le jour du dépassement était le 2 août, et l'an dernier il était fixé au 1er août. Une régression qui alerte sur la situation écologique dramatique actuelle. A cause de la surpêche et la surexploitation des forêts notamment, nous utilisons plus de ressources que la nature ne peut régénérer. Au rythme actuel, d'après le « Global Footprint Network » (GFN), notre mode de vie nécessite 1,7 planète pour que notre consommation des ressources soit compensée au niveau global. "Un déficit que nous continuons de creuser d'année en année, en empruntant des ressources naturelles à la Terre, aux autres pays et aux générations futures". Ce déficit est aussi dû au fait que notre émission de dioxyde de carbone dans l'atmosphère est plus importante que ce que les écosystèmes – les arbres et océans – peuvent absorber. «L'humanité utilise actuellement les ressources écologiques 1,75 fois plus vite» que les capacités de régénération des écosystèmes, affirme GFN par communiqué. Pour continuer alors de produire des ressources naturelles, «Nous grignotons le capital naturel de notre planète, en amenuisant sa capacité régénérative future», explique le GFN. «Nous n'avons qu'une seule Terre – c'est là le contexte ultime qui définit l'existence humaine. Nous ne pouvons pas en utiliser 1,75 sans conséquences destructrices», a lancé Mathis Wackernagel, co-inventeur de la comptabilité de l'Empreinte Ecologique et fondateur de Global Footprint Network. D'un pays à l'autre, les habitudes de consommation diffèrent et viennent influencer la date «de dépassement». WWF, le Fonds mondial pour la nature, donne en exemple le Qatar qui s'est retrouvé à vivre à crédit après seulement 42 jours, tandis que l'Indonésie a pour sa part consommé toutes les ressources pour une année en 342 jours. «Si l'humanité consommait au rythme des Américains, il faudrait l'équivalent de 5 planètes», regrette WWF. Le rapport de GFN note également que la planète a besoin que des mesures soient prises sur le plan politique international. Mais, il est aussi essentiel d'agir à titre personnel et de revoir nos modes de production et consommation.