Mercredi 10 juillet à l'Assemblée nationale, la ministre des Armées Florence Parly a répondu aux questions des parlementaires sur les ventes d'armes françaises à l'Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis. La plupart des représentants présents à l'Assemblée nationale, mercredi 10 juillet, ont exprimé leur inquiétude des ventes d'armes à l'Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis (EAU). Ces pays, impliqués, depuis cinq ans, dans une guerre sanglante au Yémen sont accusés par de nombreuses ONG de massacres contre les civils. La France, accusée de fournir les armements à ces pays en guerre aurait une part de responsabilité dans cette affaire. La ministre française des Armées Florence Parly, répondait à cet effet aux questions des représentants. Selon plusieurs sources, elle ne trouvait aucune issue pour se défendre, si ce n'est la raison économique. La ministre a affirmé qu'il n'existait « aucune preuve » de l'utilisation des armes françaises contre des civils. Elle n'a pas manqué l'occasion de rappeler qu'en France l'armement représente 13 % des emplois industriels. Les députés ont riposté en donnant l'exemple des pays européens comme l'Allemagne, le Danemark, la Norvège ou la Finlande qui ont pris des mesures pour réduire leurs ventes d'armes, notamment aux puissances du Golfe. Selon la directrice de Human Rights Watch en France, Bénédicte Jeannerod, «la France doit pouvoir garantir que ses armes ne sont pas utilisées pour commettre ces exactions, hors ce n'est pas le cas aujourd'hui car la coalition au Yémen est responsable de violations graves du droit international humanitaire contre les civils». De plus, beaucoup de polémiques accusent la France de violer ses engagements internationaux en vendant ses armes à des pays en guerre comme la Libye. Selon la journaliste Anne Poiret, spécialiste de la question et auteur de « Mon pays vend des armes », il serait faux d'affirmer que l'Elysée ne se préoccupe pas des victimes civiles au Yémen : « il existe un réel débat au sein du gouvernement Macron sur cette question. Il faut dire que depuis le scandale Khashoggi, ils ne peuvent plus se contenter de faire la sourde oreille. En même temps, ils considèrent que la guerre va bientôt s'arrêter et préfèrent éviter de se fâcher avec les Saoudiens ». Pour rappel, la vente d'armement à des partenaires est autorisée dans la mesure où elles ne sont pas utilisées pour commettre des violations des droits de l'Homme.