Le dernier bilan de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) fait état de 821 millions de personnes dans le monde qui sont exposées à l'insécurité alimentaire. Ce nombre est en augmentation depuis 2015. Une situation alarmante qui nécessite une attention immédiate. L'insécurité alimentaire chronique touche une personne sur neuf selon la FAO. L'augmentation de ce taux retrouve son niveau d'il y a presque 10 ans, rendant plus difficile la réalisation de l'objectif de développement durable, fixé par les Nations unies d'éliminer la faim d'ici 2030, d'autant que la population mondiale devrait augmenter et atteindre 9,7 milliards de personnes en 2050. Ce phénomène s'aggrave particulièrement en Amérique du Sud et dans la plupart des régions d'Afrique ; le recul de la sous-alimentation qui caractérisait l'Asie jusqu'à une période récente, semble considérablement ralentir dans cette région. Toutefois, la situation au Yémen est la plus critique, indique la FAO, où plus des deux tiers de la population, soit 24 millions de personnes, dépendent d'une façon ou d'une autre de l'aide humanitaire internationale. Et d'ajouter que la situation a empiré récemment après la décision du Programme Alimentaire Mondial (PAM), également basé à Rome, de suspendre ses livraisons d'aide alimentaire d'urgence, par crainte d'attaques ou de détournement de l'aide alimentaire, poursuivit la FAO. Deux raisons principales sont à l'origine de la reprise haussière de la faim dans le monde depuis 2015, à savoir, le réchauffement climatique qui pèse sur les rendements agricoles et la compétitivité des pays producteurs, et les conflits, en Afrique et au Moyen-Orient notamment.