Dans la nuit de lundi à mardi, lors de la réunion du bureau politique convoquée par Hakim Benchamas, secrétaire général du parti du tracteur, les deux camps qui s'opposent, celui de Benchamas, et celui dit des « jeunes démocrates », ne sont toujours pas parvenus à s'entendre sur l'élection du président de la Commission préparatoire du 4ème congrès du Parti. Eclairage. Alors que se profile la tenue de son 4ème congrès prévu début octobre 2019, le Parti Authenticité et Modernité est à la merci de dissensions de plus en plus fortes parmi ses rangs. Lesquelles dissensions ont été à l'origine du lancement par cinq membres parmi les fondateurs du PAM, le 21 avril dernier, de «l'Appel à la responsabilité» : Hassan Benaddi, Mohamed Cheikh Biadillah, Mostafa Bakkoury, Ali Belhaj et Mohamed Benhammou afin de sortir le parti de «la crise dans laquelle il se débat». Un appel qui aura pour écho «l'Appel de l'avenir», initiative d'autres membres qui militent pour l'ouverture du parti sur une nouvelle génération dirigeante. Fatima Zahra El Mansouri, présidente du Conseil national du parti, va ainsi le signer et le diffuser avec onze de ses collègues conviant le PAM à s'investir «davantage dans des méthodes civilisées et démocratiques pour remédier à sa crise interne et continuer de contribuer efficacement à l'édification de la nation». Les signataires de cet appel réclament également de faire «de la gestion régionale du parti un choix stratégique» . Les 12 contestataires, signataires du communiqué «l'Appel de l'avenir» sont : Ahmed Akhchichine, Aziz Benazouz, Mohamed El Hamouti, Abdellatif Ouahbi, Ahmed Driss, Khalid Yanboue El Ghali, Achikha Hamdou Bada, Adil Labrikat, Najwa Koukous, Jamal Kamani, Saïd Sadikki, Mohamed Soloh. Samedi dernier, lors de la réunion pour l'élection du président du Comité préparatoire du 4ème congrès du parti, le courant réformateur du PAM, représenté entre autres par les signataires de «l'Appel de l'avenir», a réussi son coup d'état : au moment des présentations des deux candidats pour diriger le comité préparatoire, à savoir Mohamed Benhammou et Samir Koudar, Hakim Benchamach a été déconcerté par le plébiscite unanime de la salle pour la candidature de Koudar, alors qu'il s'attendait à un succès franc pour son adversaire. Benchamach quitte alors la réunion pendant que Cheikh Biadillah officialise la victoire de Samir Koudar. Pour couronner le tout, lors de la réunion qui s'est déroulée dans la nuit du lundi au mardi, fort du soutien de ses partisans au sein du bureau politique, H. Benchamas a demandé à la commission de discipline de statuer à l'encontre de ceux qui ont élu contre son avis Samir Koudar, samedi dernier, à la tête de la commission préparatoire de ce congrès. La réaction de ses adversaires ne s'est pas faite attendre : dès l'énoncé du « verdict » de Hakim Benchamas, douze membres du bureau politique, sur les 24 présents, se sont retirés des débats, considérant que les mesures prises contre eux sont des décisions « unilatérales » qui n'engagent que « la seule personnalité du secrétaire général ». Ils ont peu après, exprimé leurs regrets devant « l'absence de volonté de l'autre camp de trouver une solution qui préserve l'unité du parti ».