Souvent sujet aux menaces de mort en Tunisie, notamment pour ses positions hostiles aux islamistes, le journaliste tunisien Mohamed Boughalleb vient de subir une autre menace en France, alors qu'il y couvre le festival de Cannes. Le journaliste tunisien a été intercepté, lundi soir, par un groupe d'individus voulant attenter à sa vie. Sur Radio Shems FM, station privée tunisienne, Boughalleb raconte, dans une chronique, tout ce qui s'est passé. "Je suis arrivé lundi au courant de la journée à Cannes (…) après la rupture du jeûne, je suis sorti avec ma femme pour rencontrer une de nos amies (…) dans un des cafés de la ville". Il témoigne : "Vers 00h40, nous avons quitté le café et rentrions à pied vers notre lieu de résidence. À un certain niveau de la rue d'Antibes, une voiture s'arrête à notre niveau. Déjà, avant qu'elle arrive à notre niveau, j'ai entendu des insultes. J'ai essayé d'éviter de leur répondre mais ils ont continué de m'insulter avec des mots très violents". Le chroniqueur de la radio Shems Fm et de la chaine Attessia Tv décrit la suite des événements : "J'ai poursuivi ma route normalement. Leur voiture roulant dans le sens inverse du lieu où j'allais, je me disais que ça s'arrêterait là". Puis de continuer : "Mais après quelques mètres, j'ai été étonné de voir cette voiture remonter toute la rue d'Antibes, faire demi-tour et nous suivre. La rue était déserte (…) La voiture s'est arrêtée en plein milieu de la route, le conducteur a ouvert sa porte et m'a adressé des menaces de mort: ‘on va te tuer ici. Tu n'es pas à Tunis ici, personne ne viendra te secourir' ". Ensuite, le journaliste relate qu'ayant saisi son téléphone à la main, le conducteur de la voiture prit peur et détala à toute vitesse. "J'ai informé le consulat général de Nice à l'aube et suis allé au commissariat de police de Cannes, qui a été d'un grand professionnalisme (…) ils ont ouvert une enquête et j'attends la suite" dit-il, liant cette affaire au contexte politique que traverse la Tunisie, notamment dans le cadre d'une campagne électorale qui s'annonce délétère : "Cette histoire fait peur, vu le contexte dans lequel se déroule cette année électorale. La violence et les menaces de mort sont devenus des choses banales" a-t-il regretté.