Programme d'urgence : L'histoire d'un échec Le programme d'urgence (2009-2012) de l'éducation nationale a mobilisé un budget de 3,3 milliards DH sans toutefois accomplir sa mission. Le bilan de ce programme, lancé lors de la rentrée scolaire 2008-2009, avait été présenté récemment devant les membres de la commission de l'enseignement, de la culture et de la communication par Mohamed El Ouafa, ministre de l'éducation nationale. Le programme d'urgence, initié en 2009 par le Pamiste Ahmed Akhchichine, prévoyait à l'horizon 2012 la construction de 373 écoles primaires dont 1700 salles de classes en milieu rural. Finalement ce ne sont que 99 unités en trois ans qui ont vu le jour, soit seulement 27%. Concernant les collèges, les conclusions de l'audit effectué par les services de Mohamed El Ouafa ont montré que sur les 807 prévus, seuls 193 ont été réalisés. Quant aux internats, sur les 350 unités dont le programme d'urgence envisageait la construction, seuls 67 internats verront le jour. Ainsi l'ancien ministre de l'éducation nationale tablait sur la réalisation de 8822 salles. Mais là aussi seules 4099 unités ont été construites. Par ailleurs, le document présenté aux députés par Mohamed El Ouafa a souligné que le taux de la généralisation de la scolarisation n'a pas dépassé les 63% contre 95% souhaités. Trois axes dans la politique gouvernementale La politique du gouvernement en matière d'enseignement s'articule autour de trois axes. Il s'agit de mettre l'institution éducative au cœur de l'intérêt accordé au système pédagogique, de promouvoir la gouvernance dans le secteur et enfin de valoriser les missions et les rôles de l'école nationale. - Sur le premier axe, le programme a prévu, entre autres, l'encouragement de l'indépendance en matière de gestion, l'évaluation continue des performances des établissements scolaires, l'ouverture institutionnelle sur l'environnement éducatif et le renforcement des capacités de gestion. - S'agissant du volet de la gouvernance, le gouvernement vise la mobilisation et l'optimisation des ressources humaines et des moyens matériels, l'adoption des principes de planification et de programmation, à côté de l'élargissement des attributions des unités pédagogiques extérieures et le développement de leurs capacités, sur la base d'une approche contractuelle. - Enfin, pour ce qui est des missions et des rôles de l'école nationale, l'action gouvernementale s'articule, entre autres, autour de la révision régulière des cursus et la modernisation de l'enseignement des langues nationales et étrangères, des sciences et des technologies. 51 milliards de dirhams accordés à l'enseignement en 2012 Au titre de la loi de Finances pour l'année 2012, le gouvernement a accordé aux services de l'éducation un budget atteignant les 51 milliards de dirhams . Ce budget est réparti sur plusieurs axes visant essentiellement l'amélioration de l'accès à la population estudiantine. Ainsi la loi de Finances pour l'année 2012 fixe la création de 290 nouveaux établissements, la construction de 112 nouveaux internats et la réalisation de 5 nouveaux établissements pour l'enseignement supérieur. Les dispositifs de la loi de Finances 2012 visent également l'augmentation du nombre des étudiants de l'enseignement supérieur universitaire à 400.000. Il a été également approuvé l'accroissement de la valeur nette mensuelle des bourses de 200 dirhams pour les étudiants de licence et de 300 dirhams pour les étudiants de Master-Doctorat. L'enveloppe allouée, dans ce sens, est de 300 millions de dirhams. Le nombre des bénéficiaires de la bourse des études a été porté à 177.000 étudiants durant la saison 2011-2012 contre 112.582 en 2007-2008, soit une augmentation de 57%.