À la lumière des expériences de quelques entreprises qui peinent à placer leurs titres en faisant appel aux marchés des capitaux en émettant des billets de trésorerie, peut-on parler d'un avantage concurrentiel du Trésor par rapport à ces entreprises sur le marché interne de l'argent ? La question mérite en effet d'être posée, quoique le Trésor est avant tout, la pièce maîtresse du marché obligataire. À la lumière des expériences de quelques entreprises qui peinent à placer leurs titres en faisant appel aux marchés des capitaux en émettant des billets de trésorerie, peut-on parler d'un avantage concurrentiel du Trésor par rapport à ces entreprises sur le marché interne de l'argent ? La question mérite en effet d'être posée, quoique le Trésor est avant tout, la pièce maîtresse du marché obligataire. Il est dit que l'Etat est un mauvais payeur. Cette réalité dont notre économie ne présente pas l'exception, ne se vérifie pas quand il s'agit de rembourser sa dette intérieure. Plus spécialement la part assurée via les émissions par voie d'adjudication des bons de trésor. L'Etat se présente via le trésor public sur les marchés internes de l'argent comme tout autre emprunteur en émettant, par voie d'adjudication, des bons de trésor de différentes maturités. Il achète au plus offrant ou, en d'autres termes, vend à ceux qui font le rabais le plus intéressant par rapport au prix annoncé. Les actifs ainsi émis par l'Etat ont le statut «d'actifs sans risque». En les achetant, les investisseurs sont sûrs d'être remboursés. Les entreprises qui recourent au marché des capitaux en émettant des billets de trésorerie offrent des taux incluant une marge de risque, plus ou moins importante suivant leur risque spécifique, par rapport aux taux des bons de trésor de même maturité. En prenant le risque de les financer, les investisseurs ont droit à ce petit cadeau puisqu'ils ne sont pas sûrs d'être remboursé intégralement ou pour le moins, à temps. C'est l'absence de cette garantie qui nourrit la méfiance des investisseurs «les plus actifs» sur les marchés de l'argent vis-à-vis de ces titres. Comme si c'était l'ultime élément à prendre en considération pour décider d'y investir ou pas. Les entreprises affiliées ainsi à un groupe ou bénéficiant de la garantie de solides entités financières, bancaires ou non bancaires, placent rapidement leurs titres. Les autres subissent de plein fouet « la loi de l'offre et de la demande du marché ». A en croire les propos d'un gestionnaire d'une grande institution financière de la place, « éviter au maximum d'acheter ce genre de papier, s'inscrit de fait dans une tradition managériale de notre établissement ». Il s'agit là des prémisses d'une nouvelle science de management, version marocaine.